La zot de Bruges
De génération en génération dans la famille brugeoise Maes, les garçons ont reçu le prénom de Henri. Grâce à cette rigueur, les bacs de bière ne devaient pas être repeints. Et la mention “Henri Maes” pouvait être conservée sur les camions du brasseur brugeois.
De génération en génération dans la famille brugeoise Maes, les garçons ont reçu le prénom de Henri. Grâce à cette rigueur, les bacs de bière ne devaient pas être repeints. Et la mention “Henri Maes” pouvait être conservée sur les camions du brasseur brugeois.
Il s’agissait là d’une forme primitive – mais efficace – d’économie de coûts. Le nom de la bière Straffe Hendrik a d’ailleurs été inspirée par cette pratique. Cette bière au goût assez amère a pourtant sombré dans l’oubli avant d’être reprise par le jeune brasseur et entrepreneur de l’année Xavier Vanneste, CEO de Halve Maan, qui commercialise par ailleurs la Brugse Zot, une bière agréable et assez légère, présentée à l’occasion des expositions Ensor de New-York et Tokyo. Du coup, Straffe Hendrik a retrouvé une seconde jeunesse. Sans souffrir de la ‘slowbalisation’ à laquelle les grandes sociétés de consultance essaient d’échapper en misant à nouveau sur l’innovation.
Egalement présent à à la rencontre au sommet Trenzz de Paris, le CEO de Studio 100, Hans Bourlon, et son Lutin Plop de renommée internationale. L’innovation partant de la base, “sans grande étude de marché”, mais en s’inspirant de Pat le pirate ou de Samson & Gert. Et en rebondissant sur la décision de l’une des chanteuses du groupe K3 de se retirer par l’organisation d’un grand show télévisé pour trouver sa remplaçante. Un esprit d’innovation qui a permis à Studio 100 de réaliser cette année un chiffre d’affaires de 125 millions EUR, se hissant ainsi dans le top 50 des sociétés IT belges. De jeunes entrepreneurs qui mettent la main à la pâte, les pieds bien sur terre, sans chichi ni cravatte. Pas d’emphase, d’effets de manche ou de bonus records. Des hommes d’affaires certes, mais créatifs, innovants, loin des sentiers battus, sans mégalomanie.
Des profils que l’on retrouve également dans de nombreuses jeunes entreprises et start-ups IT en Wallonie et en Flandre. Des patrons qui retroussent leurs manches, où l’innovation vient de la base. Elles mériteraient davantage d’attention des pouvoirs publics, des banques et des consultants. Car elles sont l’avenir de notre économie. Dont trop de fleurons ont été vendus à des groupes étrangers. Il faut les chouchouter, comme la Brugse Zot. En ces temps d’IKEAnisation du secteur IT, l’originalité doit être remise au goût du jour. Même avec des emblèmes de chien, de lutin ou d’arlequin…
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