La transition vers le nuage n’est pas assez rapide en Belgique
Moins de 20% des applications professionnelles tournent dans le nuage. La transition du ‘sur site’ vers le nuage ne s’effectue donc pas assez rapidement, conclut S-Square dans une nouvelle étude sur l’externalisation IT.
Ces 10 derniers mois, S-Square a interrogé 70 entreprises et institutions publiques belges à propos de leurs partenaires d’externalisation IT. En tout, 165 contrats IT ont ainsi été passés en revue. Le résultat réside dans le Partnership Benchmark 2020: une étude que S-Square entend dorénavant effectuer chaque année et qui fait directement penser à une autre étude annuelle du genre réalisée, elle, par Whitelane.
“Notre étude approfondit davantage les entretiens en tête-à-tête. Le positionnement des fournisseurs de services s’accomplit chez nous non seulement sur base du degré de ‘satisfaction’, mais aussi sur une base bidimensionnelle: d’une part la satisfaction du client et de l’autre le degré de pénétration du marché local et la présence d’un fournisseur de services et l’étendue de sa gamme dans le domaine”, explique Geert Hendrickx, managing director chez S-Square.
Trois tendances
S-Square distingue trois grandes tendances dans cette étude. Pour commencer, les CIO évoluent de plus en plus vers une stratégie multi-sourcing organisée. Il existe certes encore et toujours une volonté claire de consolidation vers un ou plusieurs partenaires stratégiques, à cette différence près qu’il y a un espace clair pour les acteurs de niche: par exemple en matière d’intelligence artificielle et d’apprentissage machine. De plus, certaines compétences font leur retour en interne: place donc à l’insourcing. Une évolution qui, selon Geert Hendrickx, va de pair avec une manière agile de collaborer, par laquelle le métier et l’IT se rapprochent étroitement.
31 organisations interrogées sur 70 utilisent l’agile sous n’importe quelle forme. “On observe une adoption croissante de l’agile, mais cela demande une entente quelque peu différente, plus ouverte et collaborative entre les équipes du client et du fournisseur, ce qui exige souvent une courbe d’apprentissage”, indique Hendrickx.
Une troisième tendance claire, c’est que le passage au nuage ne se déroule pas aussi vite qu’imaginé parfois. “La transition du centre de données sur site vers le nuage ne va pas suffisamment rapidement dans notre pays: moins de 20% des applications professionnelles tournent dans le nuage. Cela est dû au paysage d’applications complexe dans les organisations, mais aussi en partie aux fournisseurs d’infrastructures. Ces derniers ne parviennent pas assez à aider effectivement les clients dans leur transformation”, estime Hendrickx.
Qu’en est-il de l’indice de satisfaction?
S-Square place aussi les fournisseurs de services en deux ‘squares’ (quadrants), à savoir ‘applications & digital’ et ‘infrastructure & cloud’. Le positionnement dépend de deux axes: la satisfaction du client et la ‘scale/capability’. En haut et à droite – tout comme dans des quadrants similaires – la place où vous voulez vous trouver: parmi les ‘leaders’. A l’autre extrémité – en bas et à gauche – il y a les ‘low performers’. Dans l”applications & digital square’, la moyenne exprimée est bonne sur le plan de la satisfaction des fournisseurs de services. Accenture et TCS sont les deux seuls leaders. Accenture obtient un très bon score en ‘consulting-mindset’, en compréhension des besoins du métier et en solutions en matière de SAP et Salesforce notamment. La forte équipe locale est aussi bien présente. TCS est surtout performante dans la gestion générale des applications et dans la part de marché qu’elle possède déjà dans ce domaine. Les clients louent son état d’esprit ‘customer first’ et ses atouts démontrés en matière de livraison.
Dans le quadrant ‘infrastructure & cloud’, ce sont AtoS et HCL qui mènent la danse en étant les ‘leaders’. Les deux entreprises possèdent une large gamme de services en gestion de centres de données, d’espace de travail numérique et de service desk. Toutes deux peuvent aussi se targuer de puissantes compétences en ‘cloud transformation’ et d’une solide clientèle dans de nombreux secteurs.
“Mais on voit également que les clients ne sont pas toujours satisfaits de leurs fournisseurs de services”, ajoute Hendrickx. DXC, IBM et Capgemini notamment ne s’avèrent guère performantes. Chez IBM, il ne manque en tout cas rien sur l’échelle des capacités, au contraire même avec une offre ample de nuages hybrides et RedHat, sans oublier une forte part de marché. C’est donc surtout l’indice de satisfaction des clients qui n’est pas bon, selon S-Square, qui attribue le même genre de récit à DXC. Pour Capgemini, c’est de nouveau spécifiquement une moins bonne satisfaction des clients au niveau des services d’infrastructure qui tire le score vers le bas.
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