La mort du PC?

Paul Maritz, CEO de VMWare, est le tout dernier de la série croissante d’informaticiens qui annoncent la fin de l’ère du PC. “D’ici 5 ans, moins de 20% de tous les ordinateurs clients feront encore tourner Microsoft Windows”, a prédit Maritz fin août lors de VMWorld à Las Vegas.

Paul Maritz, CEO de VMWare, est le tout dernier de la série croissante d’informaticiens qui annoncent la fin de l’ère du PC. “D’ici 5 ans, moins de 20% de tous les ordinateurs clients feront encore tourner Microsoft Windows”, a prédit Maritz fin août lors de VMWorld à Las Vegas.

Même Mark Dean d’IBM écrit sur son blog que nous “sommes entrés dans l’ère post-PC”. Voilà une opinion singulière pour un membre de l’équipe qui, il y a trente ans, a aidé à lancer l’IBM 5150 PC, généralement considéré comme l’ancêtre du “personal computer”. Forrester Research qualifie la mort du PC d’histoire ‘when, not if’ (The Client Virtualisation Imperative, septembre 2011). Et le regretté Steve Jobs avait l’habitude de décrire l’iPad comme un “appareil post-PC”. Si vous entrez “end of the PC”sur Google, vous trouverez des milliers d’articles qui prétendent la même chose. HP souhaite vendre sa division PC. IBM l’a déjà fait, il y a sept ans, une opération que beaucoup d’initiés trouvèrent incompréhensible à l’époque. “Nous avons alors accompli le pas qu’il fallait”, selon Mark Dean encore lui. Acer, qui a englouti d’anciennes gloires du PC telles Altos Computers, Gateway, Texas Instruments, eMachines, Packard Bell, NEC et Zenith Data Systems, éprouve toujours plus de difficultés. Ses chiffres de vente diminuent trimestre après trimestre, alors que ses marges passent de très faibles à inexistantes. Mais Acer occupe une solide position sur le marché à la consommation, alors qu’elle ne se distingue guère sur le marché professionnel.

C’est là que le bât blesse. Pour nombre de consommateurs qui ne possédaient pas encore de PC, un smartphone ou une tablette suffit, car ces appareils leur permettent parfaitement de surfer, d’utiliser l’e-mail et d’entretenir leurs contacts sur les réseaux sociaux. Dans un environnement professionnel, ces appareils ont aussi leur place, mais en tant que complément du PC classique. Les leaders d’opinion sur les blogs et les réseaux sociaux dédaignent le PC. Pourtant, ils rédigent souvent leurs opinions sur une bécane désuète équipée d’un bon vieux clavier. Il est en effet fastidieux d’écrire sur une tablette et a fortiori sur un smartphone.

Les chiffres ne mentent pas. Apple a vendu plus de 30 millions d’iPad depuis mars 2010. C’est impressionnant, mais cela ne représente pas grand-chose à côté des ventes de PC. Rien qu’en 2011, l’on vendra plus de 400 millions de PC. Ce marché ne va pas disparaître d’un coup, même pas à présent que les applications tournent de plus en plus dans le nuage. Un grand nombre de collaborateurs pourront se satisfaire de PC moins puissants, mais cela restera bien des PC. Qui feront encore et toujours tourner un système d’exploitation. Windows 8 par exemple, qui pourra également tourner en mode ‘thin client’, en supportant entièrement les écrans tactiles. Microsoft est en effet bien lente, mais pas bête. Elle intègre le meilleur de la tablette dans le PC. Ce dernier tiendra donc encore le coup un certain temps. Certes “leaner and meaner”. Le PC démarrera plus vite, coûtera moins cher et sera surtout beaucoup plus facile à gérer et à sécuriser que n’importe quel smartphone ou tablette.

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