La fracture numérique se déplace vers les compétences en ligne
A présent que toujours plus de ménages belges sont connectés à internet, l’on voit apparaître de nouveaux mécanismes d’exclusion. Le fait est que tout un chacun ne s’y retrouve pas toujours sur le ‘world wide web’. “Même parmi les personnes dites favorisées, il y en a toujours plus qui connaissent des problèmes”, déclare Leo Van Audenhove, professeur en nouveaux médias à la VUB. C’est dans ce contexte que l’Instituut voor Samenleving en Technologie a commandité une étude sur la manière dont les Flamands utilisent l’ordinateur et internet. Il apparaît que la fracture numérique ne se situe plus entre ceux qui possèdent ou non un ordinateur – comme c’était le cas il y a 10 ans -, mais sépare à présent ceux qui s’y entendent en internet et les autres qui éprouvent du mal à s’y retrouver.
A présent que toujours plus de ménages belges sont connectés à internet, l’on voit apparaître de nouveaux mécanismes d’exclusion. Le fait est que tout un chacun ne s’y retrouve pas toujours sur le ‘world wide web’. “Même parmi les personnes dites favorisées, il y en a toujours plus qui connaissent des problèmes”, déclare Leo Van Audenhove, professeur en nouveaux médias à la VUB.
C’est dans ce contexte que l’Instituut voor Samenleving en Technologie a commandité une étude sur la manière dont les Flamands utilisent l’ordinateur et internet. Il apparaît que la fracture numérique ne se situe plus entre ceux qui possèdent ou non un ordinateur – comme c’était le cas il y a 10 ans -, mais sépare à présent ceux qui s’y entendent en internet et les autres qui éprouvent du mal à s’y retrouver.
Aujourd’hui, 73 pour cent des ménages flamands ont accès à internet. Il en résulte que la Flandre accuse encore un solide retard sur les Pays-Bas et sur les pays scandinaves (où plus de 90 pour cent des ménages surfent en ligne), mais en comparaison avec la situation d’il y a quelques années, la Flandre a enregistré pas mal de progrès. “Cette partie de la fracture numérique, nous sommes en train de la résorber progressivement”, ajoute le professeur Leo Van Audenhove de la VUB, qui a dirigé cette étude sur de bons rails.
“Le problème se déplace cependant. A présent que de plus en plus de personnes disposent d’un ordinateur et d’une connexion internet, elles se heurtent à la difficulté de savoir ce qu’elles doivent exactement en faire. Ce qui est intéressant à noter ici, c’est qu’il n’y a plus les anciens antagonismes entre jeunes et vieux, entre riches et pauvres et entre hommes et femmes, mais qu’il y a tant dans les groupes favorisés que dans les groupes défavorisés des gens qui ne sont plus dans le coup.”
Van Audenhove distingue trois sortes de compétences nécessaires pour pouvoir utiliser correctement internet. Il y a les compétences opérationnelles, dont font partie le fait de pouvoir travailler avec des boutons et du hardware en général (‘la commande du PC’), les compétences en termes d’information, à savoir la localisation et l’analyse de l’information, et les compétences stratégiques requises pour pouvoir exploiter l’information en ligne à son avantage.
“Si vous perdez soudainement votre emploi, vous pouvez par exemple utiliser votre PC pour rechercher un nouveau travail. Ici, l’information de vos réseaux sociaux peut vous être utile. Entre ces trois sortes de compétences, l’on observe déjà de fortes différences. Ce sont surtout les personnes ayant une formation supérieure qui disposent des compétences stratégiques. Les personnes moins bien formées et plus âgées possèdent quant à eux surtout des compétences opérationnelles et en terme d’information.”
“Avant, quand on pensait fracture numérique, c’était dans l’idée de fournir essentiellement un PC et une connexion internet aux gens”, poursuit Van Audenhove. “Mais ce n’est plus aussi simple. La problématique de l’inclusion numérique fait qu’il convient de mener une politique nettement plus large et plus cohérente. En partie, cela doit débuter dès l’enseignement car l’on observe que même certains jeunes sont dépassés.”
Mécanismes de financement
Au cours de son étude, le professeur en nouveaux médias a également examiné les initiatives prises pour apprendre les compétences en ligne: “Nous avons analysé les cours qui existent déjà et comment ils sont organisés. En tout, nous avons pu identifier 370 initiatives.”
Malgré le fait que le secteur fasse du… bon travail et que les formations soient accessibles, trois problèmes apparaissent. “Les organisations qui assurent les formations, travaillent souvent à court terme et sont continuellement à la recherche de moyens financiers. Les autorités pourraient intervenir, pour en arriver à des mécanismes de financement plus structurels.”
Comme elles se focalisent si explicitement sur le court terme, nombre de ces initiatives éprouvent aussi des difficultés pour maintenir leur parc informatique à jour. “Les pouvoirs publics pourraient prévoir un support technique commun, voire une assistance (‘helpdesk’).”
Le dernier problème concerne l’encadrement. “Très souvent, ce sont des bénévoles qui enseignent”, conclut Van Audenhove. “Or ces personnes éprouvent elles-mêmes des difficultés à suivre. Une professionnalisation plus poussée du secteur s’impose donc. Si elle ne vient pas, davantage de personnes encore risquent d’être larguées.”
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