Karen Boers

La folie tricolore peut-elle gagner le monde des startups?

Karen Boers Karen Boers est à l'initiative de Startups.be. En outre, elle est aussi active en tant que coach freelance

Il est particulièrement touchant de voir combien tout le pays (re)trouve de l’estime pour notre drapeau, alors que sur le plan politique, l’on n’a jamais été aussi déchiré.

Il est particulièrement touchant de voir combien tout le pays (re)trouve de l’estime pour notre drapeau, alors que sur le plan politique, l’on n’a jamais été aussi déchiré.

Mes filles, dont la plupart n’ont encore jamais assisté de près à un match de football, sont soudainement atteintes de frénésie, alors que mon fils n’éprouve subitement plus la moindre difficulté à se trouver un partenaire d’entraînement.

Voilà qui démontre en suffisance ce que quelques ‘héros locaux’ peuvent représenter pour n’importe quelle discipline ou industrie. Peut-être est-ce là une notion à prendre en considération si l’on veut relancer vraiment notre économie?

Les startups sont l’oxygène de l’économie de la connaissance. Tout le monde semble être d’accord là-dessus. Mais les avis diffèrent par contre du tout au tout sur la manière de générer nombre de nouvelles entreprises évolutives et basées sur la connaissance, ainsi que sur la façon de leur offrir de manière optimale des chances de survie et des possibilités de croissance.

Or cette problématique n’est guère différente de la manière dont le monde du foot belge tente depuis des décennies déjà de recomposer une équipe de champions. Depuis la génération dorée des années 80 – les verres avec les têtes des Grün, Preudhomme, Ceulemans et consorts se retrouvent encore et toujours sur nos tables! -, les Diables Rouges ont en effet suivi une spirale négative.

Le succès actuel ne tombe pas non plus du ciel. Depuis tout un temps déjà, l’on travaille à tous les niveaux avec les jeunes, afin d’attirer les enfants vers les terrains de foot et ce, dès leur plus jeune âge, et de leur inculquer le plaisir du jeu. Les plus talentueux d’entre eux aboutissent, toujours plus tôt, dans les meilleurs clubs du pays, où ils sont bien encadrés tant sur le plan sportif qu’humain.

Ces jeunes sont aussi de plus en plus repérés par des équipes étrangères, où ils peuvent progresser jusqu’à atteindre le plus haut niveau. Ce qui leur permet ensuite de revenir en Belgique pour jouer au sein de l’équipe nationale et dans nos clubs, où ils peuvent partager leur expérience avec leurs coéquipiers. Et ce n’est évidemment pas non plus un hasard si les meilleurs joueurs de notre pays deviennent souvent d’excellents entraîneurs car, outre leur technique, ils disposent de qualités telles que la vision du jeu, la connaissance humaine et le leadership.

Avec un entraîneur qui ose faire fi des egos et qui place le travail et l’équipe au-dessus de l’individu, tous ces talents forment tout à coup un solide ensemble. Une équipe qui inspire et qui suscite la plus grande frénésie chez nombre d’hommes, de femmes et d’enfants, et qui crée un fameux sentiment nationaliste. Cette génération tricolore générera sans aucun doute une nouvelle vague de talent jeune et enthousiaste, du talent qui sera encouragé de manière sans cesse plus forte et insistante et qui se fera remarquer de façon toujours plus aisément. C’est ce qu’on appelle l’effet domino.

Au fond, l’on observe dès à présent le même phénomène dans le paysage belge des startups. Plusieurs entrepreneurs expérimentés ont inspiré une nouvelle génération, qui déploie à présent ses ailes et enregistre ses premiers succès. Ces jeunes entrepreneurs et les nombreux autres qui leur emboîteront le pas, nous devons bien les encadrer, leur donner des ailes et faire comprendre au monde entier que nous sommes fiers d’eux.

Cette génération à succès doit désormais aussi devenir une véritable ‘équipe’, un groupe de modèles à suivre, qui véhiculera le message que le Belge est capable d’entreprendre au niveau mondial en travaillant durement certes, tout en s’accordant aussi des moments de détente. Que les entrepreneurs expérimentés déploient leurs ailes par dessus les plus jeunes générations et leur montrent comment faire.

Ne les surprotégeons pas non plus, mais donnons-leur plutôt un cadre de travail, au quotidien, chacun en fonction de son talent, avec des coaches qui savent de quoi ils parlent. Créons des opportunités pour que ces nouveaux venus puissent prendre part à de nouvelles compétitions plus fortes, et balisons-leur la route vers le top mondial.

Permettons-leur d’être fier de leur drapeau, afin que tout un chacun, petit et grand, puisse découvrir leurs photos, que nos journalistes écrivent des ‘histoires de héros’ à leur propos et qu’une vaste génération d’entrepreneurs ambitieux se manifeste encore. Ils pourront alors compléter nos rangs tant au niveau provincial, national qu’en Champions League!

Et dire que je ne suis même pas un nationaliste, mais si l’on veut cultiver la qualité, il faut un tant soit peu de masse critique. Et si l’on veut devenir célèbre, il est préférable d’exploiter ses meilleures marques plutôt que d’en lancer une vingtaine sur le marché…


Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire