La Fédération Wallonie-Bruxelles aura aussi son supercalculateur
2012 sera résolument l’année du HPC (high performance computing) en Belgique. Après le Vlaams Supercomputer Centrum et ses 8.500 coeurs, la Wallonie dégage 4,4 millions d’euros pour un supercalculateur d’une dizaine de milliers de coeurs. Une belle confrontation HP-Bull se profile également.
2012 sera résolument l’année du HPC (high performance computing) en Belgique. Après le Vlaams Supercomputer Centrum et ses 8.500 coeurs, la Wallonie dégage 4,4 millions d’euros pour un supercalculateur d’une dizaine de milliers de coeurs. Une belle confrontation HP-Bull se profile également.
On en parlait depuis des mois voire des années. C’est chose faite. Le Ministre Jean-Marc Nollet, en charge de la recherche pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, a officialisé la mise à disposition d’un budget de 4,4 millions d’euros sur 3 ans pour la réalisation d’un supercalculateur. Outre l’acquisition, cette enveloppe comprend les frais de personnel d’exploitation et les frais de fonctionnement de l’équipement. La mise en oeuvre et l’exploitation de ce supercalculateur est confiée au Cenaero, le centre de recherches appliquées de Gosselies, spécialisé dans les technologies de simulation (principalement pour l’aéronautique).
Le Cenaero venait précisément d’investir 2 millions d’euros (cofinancés par le fond européen FEDER et la Région wallonne) dans son nouveau propre supercalculateur, d’une puissance de calcul de 40 teraflops et basé sur la technologie de centre de données mobile Mobull de Bull.
Le supercalculateur wallon dont il est question ici, désormais ouvert à l’ensemble des universités et à la communauté scientifique au sud du pays, pourra se baser sur l’infrastructure d’accueil existante du supercalculateur Cenareo mais il ne s’agit pas à proprement parler d’une extension : “Il s’agit d’un nouveau marché public spécifique. Le cahier des charges devrait être publié en septembre,” nous explique Serge Bogaerts, responsable de l’IT chez Cenaero. Officiellement, rien ne dit donc que le fournisseur de référence, Bull en l’occurence, sera reconduit.
Du côté des spécifications, “il n’y a pas encore d’objectif fixé en termes de teraflops,” mais le communiqué de presse parle d’une “dizaine de milliers d’unités (coeurs) de calcul,” soit “la plus grande concentration de ressources de calcul scientifique du sud du pays.” Le gouvernement wallon se garde donc bien de revendiquer pour l’heure la première place belge, même si l’équivalent flamand, le Vlaams Supercomputer Centrum, annoncé fin janvier, n’affichera lui “que” 8.500 coeurs. Rappelons que le budget de ce VSC, basé à l’Université de Gand, est de 4,2 millions d’euros (hors frais d’exploitation) et que le contrat a été décroché par HP, ce qui augure d’une belle lutte de prestige avec Bull.
Aussi pour les entreprises Tout l’enjeur de ce supercalculateur wallon dit de Tier 1, qui s’inscrit dans l’initiative européenne PRACE (Partnership for Advanced Computing in Europe), est de ne pas créer de fracture avec les infrastructures de recherche de taille supérieure dites de Tier O (plusieurs dizaines de milliers de coeurs de puissance de calcul), réservée à quelques grands pays dans le monde. “Nos chercheurs, publics comme privés, disposeront désormais d’une étape intermédiaire leur permettant de mettre leurs technologies à l’épreuve d’infrastructures encore plus puissantes à l’échelle européenne,” résume Serge Bogaerts.
Une part des ressources de calcul du nouveau supercalculateur sera en effet également mise à disposition d’entreprises dans le cadre de leurs développements de produits et de services innovants.
Le début d’exploitation et de mise à disposition du supercalculateur wallon est prévu pour “la dernière partie de cette année.” La mise en production de son alter-égo flamand est prévue pour le 3e trimestre de cette année. “Les travaux d’infrastructure dans notre centre de données (placement des conduites pour le refroidissement et des câbles électriques) ont démarré la semaine dernière. Et l’assemblage du supercalculateur est en cours,” nous précise Tom Kuppens, porte-parole du VSC.
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