Luc Blyaert
La dialectique du progrès
Mon père se rend encore toujours chaque mois à la banque pour y déposer ses virements de gaz, d’électricité et autres factures. Cela me fait rire car une telle démarche n’est plus vraiment de notre époque. En effet, elle implique non seulement une perte de temps, mais on finit par le considérer comme un ‘marginal’, à l’instar de dizaines de milliers de compatriotes. Il a d’ailleurs hésité longtemps avant d’accepter une carte de banque.
Mon père se rend encore toujours chaque mois à la banque pour y déposer ses virements de gaz, d’électricité et autres factures. Cela me fait rire car une telle démarche n’est plus vraiment de notre époque. En effet, elle implique non seulement une perte de temps, mais on finit par le considérer comme un ‘marginal’, à l’instar de dizaines de milliers de compatriotes. Il a d’ailleurs hésité longtemps avant d’accepter une carte de banque.
Et pourtant, voici un quart de siècle déjà, dans les années ’80, les banques avaient fait des progrès énormes en collaborant à la création du réseau Banksys, considéré à l’époque comme une plate-forme particulièrement innovante de terminaux et d’automates bancaires. La fusion entre Bancontact et Mister Cash a permis à notre pays d’assumer un rôle de leader en matière de paiements électroniques. La Belgique fut citée en exemple comme modèle de réussite. Pas surprenant d’ailleurs que le siège central de Swift soit établi dans notre pays. Dans la foulée, le PC banking et plus tard l’internet banking ont connu un énorme succès.
Une banque est désormais toujours plus une société IT, comme me l’expliquait voici 5 ans le patron d’ING. Les banques et compagnies d’assurances belges et leurs milliers d’informaticiens sont toujours le plus gros employeur en IT. Mais cette position est toujours plus remise en cause par les initiatives prises par des sociétés web telles que Google, Facebook, Paypal ou Apple dans le domaine financier. Car tels sont les véritables concurrents de demain.
D’où la question de savoir s’il ne serait pas pertinent que l’ensemble des banques se regroupent pour développer une solution commune de paiement mobile. L’annonce – sans doute quelque peu prématurée – du Belgian Mobile Wallet faite par BNP Paribas Fortis et Belgacom est sans doute une occasion manquée. L’ouverture de la plate-forme à toutes les banques tient de la logique même.
Tandis que les pouvoirs publics pourraient jouer leur rôle. Surtout qu’aider les banques est désormais monnaie courante. Restera à permettre au consommateur de pouvoir payer n’importe quoi n’importe où avec son smartphone. L’économie ne pourra qu’en tirer profit.
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