La Défense belge s’intéresse à un robot de combat
En Belgique, la Chambre a approuvé une interdiction des robots tueurs (‘killer robots’), mais cela n’empêche pas la Défense de s’intéresser de près à un robot de combat européen. Voilà ce qu’écrit le journal De Morgen.
Il y a quelques semaines, l’Estonie présentait une initiative consistant à développer un robot, alias un drone terrestre, conjointement avec la Lettonie et la Finlande. Du communiqué de presse, il apparaît que la Belgique a aussi montré son intérêt pour ce robot, et le cabinet du ministre de la Défense, Steven Vandeput, le confirme.
“L’un des problèmes qui se posent à notre armée, c’est que nos soldats sont surchargés, car ils doivent transporter avec eux au moins 30 kilos d’équipement. Une mule intelligente serait donc la bienvenue”, déclare le général Marc Thys, qui dirige la composante terre de l’armée. Mais il reconnaît que ce type de drone terrestre pourrait aussi être armé.
Ce qui est intéressant ici, c’est que l’entreprise estonienne Milrem Robotics a déjà mis au point un tel robot armé avec le Tracked Hybrid Modular Infantry System (TheMIS). Il s’agit en l’occurrence d’un robot terrestre sans équipage, qui peut être étendu de manière modulaire. Il en résulte qu’il peut servir de moyen de transport ou de robot démineur, mais qu’il peut être équipé aussi de systèmes d’armement. Ce drone terrestre peut ainsi être pourvu d’une pièce d’artillerie de la firme belge FN Herstal. “La solution combinée de FN et de THeMIS illustre le potentiel de ce concept”, explique Vincent Verleye, COO de FN Herstal, à ce propos dans un communiqué de presse. Les armes sont encore et toujours commandées à distance par des hommes.
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En juillet, la Chambre a approuvé une résolution “interdisant l’utilisation de robots tueurs et de drones armés par la Défense”. Le projet estonien porte cependant et précisément sur un drone armé comme décrit ci-dessus, mais l’interdiction ne s’appliquerait qu’aux systèmes d’armement entièrement autonomes, donc sans intervention humaine.
Le spécialiste de la Défense Alexander Mattelaer évoque néanmoins les risques qui y sont liés, comme par exemple au cas où quelqu’un piraterait le système de communication du robot. “Nous ne voulons pas de robots tueurs et désirons évidemment nous en tenir aux limites de la résolution parlementaire”, réagit le général Thys, “mais l’innovation est toujours sujette à la controverse.”
Cette semaine, des spécialistes du désarmement de plus de 75 pays sont en train de négocier à Genève à propos d’une limitation de l’utilisation des robots tueurs dans les conflits.
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