La Cour des comptes juge Fedcom insuffisant
Le projet Fedcom d’ERP pour l’administration fédérale n’atteindrait pas à ce jour la qualité espérée. Tandis que le cadre légal serait bancal. Tel est l’un des constats du 166e Cahier de la Cour des Comptes.
Le projet Fedcom d’ERP pour l’administration fédérale n’atteindrait pas à ce jour la qualité espérée. Tandis que le cadre légal serait bancal. Tel est l’un des constats du 166e Cahier de la Cour des Comptes.
Petit récapitulatif des faits. Fin 2007, la Cour des comptes épinglait déjà la lenteur de l’administration dans le grand projet IT de comptabilité fédérale baptisé Fedcom. Six mois plus tôt, l’administration avait après bien des tergiversations désigné IBM, CSC et Oasis comme prestataires dans le projet Fedcom, représentant un budget de 16,4 millions EUR. Une somme à laquelle il fallait ajouter 2,7 millions EUR pour l’achat du matériel. La technologie retenue était SAP. [Voici un an exactement], Data News s’entendait confirmer que le projet serait finalement lancé au 1er janvier 2009 en version pilote auprès de 4 SPP (services publics de programmation) et du SPF Santé publique (un service public fédéral de taille moyenne).
La Cour des comptes précise à présent avoir examiné le système durant le 1er semestre de 2009. Et son avis n’a vraiment rien de réjouissant. “Le système Fedcom ne répond toujours pas pour l’instant aux normes de qualité fixées.” Et d’épingler notamment les difficultés techniques et le manque de convivialité du système, outre un accès interne limité (entendez un contrôle) de la Cour des comptes aux transactions, un reporting financier insuffisant, une surveillance des crédit imparfaite et des possibilités d’audit trop limitées.
Par ailleurs, la Cour des comptes stigmatise le cadre légal qui entoure l’utilisation de Fedcom et les règles comptables utilisées. Certes, il existe bien la loi-programme du 22 décembre 2008 et la circulaire du secrétaire d’Etat au Budget de l’époque, Melchior Wathelet, mais les arrêtés d’exécution se font toujours attendre. Selon la Cour des comptes, cette situation met en grand danger la réussite du projet, notamment en ce qui concerne les contrats avec IBM & Co. et les responsabilités dans le processus budgétaire.
Le Ministre du Budget Guy Vanhengel réagit aux critiques de la Cour des comptes en précisant que l’objectif est de faire entrer en vigueur un maximum d’arrêtés d’exécution au début 2010. Evoquant les critiques techniques de la Cour des comptes, il reconnaît que “la décision d’implémenter une solution standard, en l’occurrence via l’ERP de SAP, peut parfois pénaliser la convivialité du système. Mais moyennant l’expérience nécessaire, la création de variantes et des formations adéquates, les utilisateurs pourront mieux maîtriser l’application.”
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