La CIA vous espionne sur internet
Les services d’espionnage américains tels la CIA sont autorisés à passer à la loupe tout ce que les Européens stockent en ligne, pour autant qu’il s’agisse de données liées à des entreprises américaines. Voilà ce qui ressort d’une enquête européenne réalisée à la demande du Parlement européen.
Les services d’espionnage américains tels la CIA sont autorisés à passer à la loupe tout ce que les Européens stockent en ligne, pour autant qu’il s’agisse de données liées à des entreprises américaines. Voilà ce qui ressort d’une enquête européenne réalisée à la demande du Parlement européen.
Tout ce que vous conservez dans le nuage – qu’il s’agisse de documents dans l’iCloud d’Apple ou dans Google Drive, de messages sur Facebook ou de courriels – peut faire l’objet d’un examen approfondi par les services d’espionnage américains tels la CIA, parce que ces informations pourraient être utiles dans leur combat contre le terrorisme. Il doit cependant s’agir de données liées à des entreprises américaines, mais le fait est que la plupart des grands groupes technologiques sont américains. Voilà ce qui est prévu dans la loi américaine sur les informations étrangères, en vigueur depuis les années 70 déjà, étendue en 2008 et prolongée fin 2012 par le Sénat américain jusqu’en 2017.
Tout cela ressort d’une nouvelle étude européenne intitulée ‘Fighting cyber crime and protecting privacy in the cloud’ et réalisée par le Centre d’Etudes sur les Conflits à la demande du Parlement européen.
“Laxisme et cynisme” “Je ne trouve pas que l’on puisse toucher à nos données”, déclare Sophie in ‘t Veld, membre du parti néerlandais D66 et vice-présidente de la commission en charge des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, dans le journal De Standaard. “En raison d’une combinaison de laxisme et de cynisme, la Commission européenne ne parvient pas à s’opposer aux Américains. J’espère qu’un rapport comme celui-ci lui fera ouvrir les yeux, mais le problème, c’est que la Commission ne réagit jamais rapidement.”
“Nous avons assez souvent déjà attiré l’attention de l’Europe sur les conséquences extrêmes des lois américaines pour nous les Européens, mais provisoirement, cela n’a que peu d’impact”, affirme Willem Debeuckelaer, président de la commission de protection de la vie privée et membre du groupe de travail européen sur le respect de la vie privée Artikel 29. “Il y a certes une concertation sur la protection des données entre la Commission européenne et les Etats-Unis, mais les non-Américains n’ont – loin s’en faut – pas les mêmes droits que les Américains pour combattre ce genre de pratiques. Il s’agit là d’une ancienne problématique qui est toujours d’actualité. Les plans pour avoir davantage notre mot à dire restent pour l’instant aussi au frigo.”
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