John Porter, CEO de Telenet: “Fixe ou mobile? Les clients veulent simplement des données”
Telenet envisage pour elle-même des possibilités de progresser dans la chaîne des valeurs, mais le réseau reste prioritaire pour l’entreprise. Voilà ce qu’a expliqué le CEO de Telenet, John Porter, lors de la présentation du Digiworld Yearbook.
Lors de la présentation du Digiworld Yearbook – une analyse de l’économie numérique et des marchés télécoms – John Porter, le CEO de Telenet, était l’invité du Cercle de Lorraine. François Barrault, président de la cellule de réflexion iDate Digiworld, lui a demandé quelle était la position, la stratégie et la vision de l’avenir de Telenet. Barrault a pour l’occasion présenté à Porter quatre scénarios d’avenir possibles quant à la manière dont l’économie numérique pourrait évoluer d’ici 2025. L’économie numérique deviendra-t-elle alors un monde centré sur le client ou orienté technologie? Le prix deviendra-t-il le facteur déterminant ou nous dirigeons-nous vers un monde axé sur les trusts?
‘Big fat pipes’
Porter semble ne pas trop se préoccuper de l’avenir et envisage pour Telenet un rôle dans chacun des scénarios proposés. “Il y a pas mal de points d’interrogation quant à l’avenir numérique, mais je suis persuadé que dans chaque scénario, il y aura toujours un besoin de big fat pipes“, a affirmé le CEO de Telenet, qui voit entre-temps s’estomper complètement les frontières entre l’internet fixe (‘fixed’) et l’internet mobile (‘wireless’). “Les clients et les entreprises ne s’en émeuvent pas vraiment. Ce que veut le client, ce sont les données, tout simplement, et il nous appartient de les lui fournir”, a ajouté Porter. Pour Telenet, les investissements dans le réseau fixe – le ‘Grote Netwerf’, comme cela s’appelle chez Telenet – sont aussi importants que ceux dans le réseau mobile. Le réseau Base racheté sera modernisé: un sujet du reste abordé tout spécialement par Porter dans plusieurs journaux francophones.
‘Netflix n’offre pas l’expérience recherchée par les Belges’
En plus du réseau, Telenet entend encore davantage jouer la carte du contenu local. “J’observe encore et toujours un grand vide à occuper par de solides productions locales. Notre première série ‘Chaussée d’Amour’ – une création personnelle – est un exemple de la façon dont nous voulons fournir du contenu capable de faire la différence”, a poursuivi Porter. La différence avec les acteurs ‘over the top’ (OTT) tels Netflix donc? “Les OTT américains n’apportent, selon moi, pas l’expérience des loisirs que les Belges recherchent”, a répliqué le CEO de Telenet, qui n’est pas encore prêt, et de loin, à faire une croix sur la télévision. “Il ne faut pas oublier que seule la télévision peut attirer un vaste public, et cela ne risque pas de changer dans l’immédiat”, a prétendu Porter.
‘Prix moyen’
Lors de l’entretien, John Porter a souligné aussi que le prix facturé par Telenet aux consommateurs pour l’abonnement internet est “moyen” en comparaison avec les tarifs pratiqués dans d’autres pays européens. “Nous nous trouvons au beau milieu du peloton, mais nos services, eux, sont bien au-dessus de la moyenne. Notre client surfe normalement à 110 Mbps. En France par exemple, une petite minorité a accès à 30 Mbps”, a indiqué Porter, qui ne veut manifestement pas entendre dire que les prix de Telenet sont élevés.
“Nous envisageons pour nous-mêmes des possibilités de progresser dans la chaîne des valeurs. En plus des packs existants, nous voulons proposer toujours plus de services supplémentaires, auxquels le client pourra souscrire. La convergence entre le fixe et le mobile devrait le permettre”, a encore déclaré le CEO de Telenet, qui, en conclusion, a encore donné un point de vue tout personnel: “En fait, je ne m’enthousiasme pas du tout d’un frigo connecté à mon réseau. Je préfère nettement m’occuper du réseau proprement dit.”
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