
Le futurologue Kurzweil: ‘L’IA fera partie de l’humanité’

Quand la technologie deviendra-t-elle plus intelligente que l’homme? Le futurologue et chercheur en informatique Ray Kurzweil pense qu’il ne faudra plus attendre vingt ans pour y arriver, ‘et c’est une estimation prudente’.
A 77 ans, Kurzweil a presque tout fait. Il travaille sur ce qu’on appelle aujourd’hui l’IA depuis près de soixante ans. Il a été l’un des fondateurs de la reconnaissance de texte (OCR), de l’identification vocale, du text-to-speech et du premier logiciel de lecture pour les aveugles. En 2015, il remporta un Technical Grammy Award pour l’invention du Kurzweil K250 qu’il a réalisée dans les années quatre-vingt conjointement avec Stevie Wonder, entre autres, et nous ne passons là en revue qu’une partie de la carrière de l’homme.
Dans le discours au Mobile World Congress que Kurzweil a prononcé à distance, il s’est voulu positif quant à la direction que prend la technologie: ‘Nous sommes inquiets de ce qui peut mal tourner. Mais la réalité est que l’IA est beaucoup plus fiable aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a un an.’ Il précise cependant qu’elle peut toujours être utilisée à de mauvaises fins, comme la création de deepfakes (hypertrucages).
La question est de savoir quand l’IA deviendra plus intelligente que nous et pourra s’améliorer sans que les humains ne donnent l’impulsion nécessaire pour le faire. Cette singularité technologique est un sujet dont les futurologues parlent depuis longtemps déjà et que Kurzweil évoque également dans son dernier livre (The Singularity is nearer: when we merge with AI).
‘Je m’attends à ce que la singularité technologique soit une réalité d’ici vingt ans, et c’est une estimation prudente’, a-t-il déclaré dans son discours au MWC. Et de faire observer que le concept lui-même est sans précédent: ‘Il affecte tout notre environnement technologique, ce que rien d’autre sur Terre ne peut faire.’
Pour être clair, la singularité technologique n’est pas la même chose que l’AGI (artificial general intelligence). Dans ce dernier cas, l’IA peut effectuer un certain nombre de tâches cognitives de manière aussi performante que l’homme. La singularité ira encore plus loin. Il en résultera que les systèmes pourront faire beaucoup plus que l’homme et apprendront par eux-mêmes dans une certaine mesure.
Kurzweil se veut positif quant à l’évolution de l’IA et s’attend à ce que la qualité de vie en bénéficie. ‘Quand j’étais jeune, l’âge humain moyen était de 59 ans. Aujourd’hui, on en est à presque quatre-vingts ans. Avec l’IA, notre espérance de vie augmentera encore plus, car nous pourrons éliminer certains soucis ou résoudre des problèmes avec l’IA.’
Cela devrait également nous permettre d’en faire plus par nous-mêmes, selon lui. ‘Nous allons accroître nos capacités et pouvoir nous améliorer en communiquant mieux, en étant capables d’en faire plus avec le langage, l’art et les mathématiques. Nous allons pouvoir être beaucoup plus performants qu’aujourd’hui, car l’IA fera partie de l’humanité’, conclut-il.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici