Des chercheurs chinois revendiquent le piratage du cryptage au moyen d’un ordinateur quantique

Un ordinateur quantique Advantage de D-Wave Systems à Jülich en Allemagne © Lukas Schulze/Getty Images
Pieterjan Van Leemputten

Une équipe de chercheurs chinois affirme exploiter des algorithmes pour ‘craquer’ le cryptage à l’aide d’un ordinateur quantique. A long terme, cette technologie pourrait casser les normes de chiffrement actuelles.

La recherche a été dirigée par Wang Chao de l’université de Shanghai. Le rapport, élaboré par lui-même et par son équipe, et évalué par des pairs, a été publié dans le Chinese Journal of Computers, selon le journal chinois South China Morning Post.

De nombreux détails techniques manquent encore, mais les chercheurs affirment qu’ils ont réussi avec un ordinateur quantique à pirater les algorithmes Present, Gift-64 et Rectangle.

Ceux-ci font partie de la structure SPN (Substitutions-Permutation Network). Cette structure est utilisée dans AES (Advanced Encryption Standards), une norme de chiffrement couramment utilisée, souvent suivie d’un format de bloc (par exemple AES-256). L’ordinateur quantique utilisé était un D-Wave Advantage de la firme canadienne D-Wave Systems.

L’informatique quantique est une nouvelle forme de calcul IT. Cette technologie fait l’objet de recherches depuis des décennies déjà, mais elle a pris une forme plus concrète ces dernières années, durant lesquelles la puissance de calcul de ces machines augmente progressivement. Il n’existe cependant pratiquement aucune application utile pour le moment.

Ce sur quoi les experts s’accordent, c’est que, une fois les machines développées plus avant, les ordinateurs quantiques pourront être utilisés pour contourner le cryptage. A ce stade, leur puissance de calcul sera nettement supérieure au niveau de cryptage dont sont dotés aujourd’hui les algorithmes permettant de sécuriser les fichiers ou les connexions.

Votre sécurité est-elle dès à présent menacée?

Cela signifie-t-il que votre sécurité est déjà menacée aujourd’hui? Non. Il s’agit actuellement d’une recherche portant sur des conditions spécifiques, et non pas (encore) sur un système largement disponible que les pirates peuvent simplement utiliser. Mais c’est bel et bien un pas accompli en vue de pirater le cryptage.

La bonne nouvelle, c’est que le secteur réfléchit également depuis un certain temps au cryptage post-quantique. Il s’agit là de techniques capables de garantir la sécurité même après la percée de l’informatique quantique.

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