Amazone dispose à présent aussi de sa puce quantique

Amazon Web Services ‘Ocelot’ quantum computing chip © via REUTERS
Els Bellens

Amazon publie une recherche menée sur sa propre puce quantique. L’entreprise recourt à une approche complètement nouvelle au niveau du matériel. Cette annonce intervient après que ses rivaux Google et Microsoft ont également présenté des puces d’informatique quantique.

Ocelot est le nom de la nouvelle puce d’Amazon Web Services (AWS), développée par une équipe du California Institute of Technology. C’est là une référence à l’espèce de gros chat éponyme (il faut savoir que les chercheurs quantiques adorent les blagues sur les chats), mais aussi aux oscillateurs qui génèrent des signaux électriques périodiques.

Les choses évoluent rapidement dans le monde de l’informatique quantique à l’heure actuelle. Cette technologie est considérée comme une alternative potentielle à l’informatique traditionnelle. Une fois pleinement mise au point, elle pourrait atteindre des vitesses inimaginables pour résoudre des questions très spécifiques auxquelles les ordinateurs sont actuellement confrontés. L’informatique quantique utilise des qubits au lieu de bits ‘traditionnels’. Ceux-ci peuvent non seulement prendre l’état zéro ou un, mais aussi ‘les deux’ ou en superposition. Cela les rend toutefois particulièrement instables. Une grande partie de la recherche actuelle en informatique quantique porte donc sur la correction d’erreurs. Cela se fait généralement en multipliant les qubits et en les reliant entre eux. De cette façon, on peut les comparer pour savoir dans quel état ils devraient être.

Chats et qubits

Cependant, la puce Ocelot utilise une nouvelle approche de correction d’erreurs. Si elle fonctionne bien, elle devrait constituer un moyen plus efficace de créer des qubits stables.

Le système AWS mixte deux types différents de matériel qubit pour améliorer la stabilité des données sur ces qubits. C’est ainsi qu’un type de qubit serait très résistant aux erreurs, tandis que le second type devrait effectuer les corrections d’erreurs. Le premier type de qubit, le data qubit, devrait traiter les données et résisterait à de nombreuses erreurs, à l’exception d’un type d’erreur spécifique. Ce serait alors la tâche du deuxième type de qubit: il ferait tourner un code recherchant le type spécifique d’erreur auquel le data qubit est sensible.

Pour y parvenir, AWS utilise des cat qubits (c’est reparti avec les blagues sur les chats!), nommés d’après la créature de Shrödinger qui avait pris deux formes à la fois dans son expérience sur la pensée. La plupart des qubits sont basés sur un objet quantique qui peut adopter un état superposé, mais un cat qubit répartit cet état sur plusieurs objets. Il s’agit souvent de photons qui se trouvent ensemble dans un résonateur. Si on relie ensuite ces cat qubits à un autre type de qubit (dans le cas d’AWS des ‘transmons’), ils peuvent se surveiller les uns sur les autres et faire des corrections si nécessaire. Chaque puce Ocelot contient cinq qubits qui se chargent du stockage et quatre qubits supplémentaires qui détectent les erreurs. Selon Amazon, sa puce pourrait ainsi réduire de 90 pour cent le prix de construction d’un ordinateur quantique.

Les géants technologiques tels qu’IBM, Microsoft, Google et Amazon travaillent actuellement sur cette technologie, qui prend différentes formes dans une course vers plus d’efficience et de puissance de calcul. La semaine dernière, Microsoft avait dévoilé sa propre puce quantique, Majorana 1, qui utilise les propriétés physiques d’un nouveau matériau. A la fin de l’année dernière, c’est Google qui présentait sa propre puce Willow, conçue elle aussi de manière différente.

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