La VUB va abriter le nouveau superordinateur flamand

Pieterjan Van Leemputten

Le Vlaams Supercomputer Centrum (VSC) se prépare pour le prochain superordinateur Tier-1. Il sera installé à la VUB, mais sera accessible à tous les scientifiques.

La machine (en pratique plusieurs machines interconnectées) sera opérationnelle vers octobre-novembre 2025 depuis le nouveau hub de données de la VUB, le site Green Energy Park à Zellik. L’investissement s’élèvera à 12 millions d’euros.

On ignore encore qui construira le superordinateur Tier-1 et selon quelles spécifications. ‘Il a maintenant été décidé que nous hébergerions la machine et que l’adjudication européenne suivra’, explique Ward Poelmans, chef du département Scientific Data and Compute à la VUB, à Data News. Cette adjudication sera finalisée à la fin de l’année prochaine ou au début de 2025.

Malgré le battage médiatique autour de l’IA et des modèles de langage, la nouvelle machine restera très générale et ce, parce qu’elle sera utilisée par toutes les universités flamandes, en raison notamment de son énorme coût.

Hortense

Aujourd’hui, les universités possèdent chacune un superordinateur Tier-2, mais pour les machines Tier-1, elles collaborent. C’est ainsi que l‘UGent dispose depuis 2021 d’Hortense, le superordinateur Tier-1 acheté il y a quelques années.

Pour vous donner une idée de la capacité de l’époque: Hortense offre des performances de pointe allant jusqu’à 3,3 pétaflops, ce qui équivaut à 3.300.000.000.000.000 opérations à la seconde. A cette fin, elle utilise 44.000 cœurs de CPU, 100 téraoctets de RAM et 3 pétaoctets de capacité de stockage.

‘Le superordinateur de Gand est assez classique. Mais lorsque nous demandons aux chercheurs ce dont ils ont besoin, ils répondent en fait plus ou moins la même chose’, explique Poelmans. ‘La majorité reste fidèle aux CPU classiques. Il existe également une part raisonnable préférant les GPU, et celle-ci va probablement augmenter. Mais il y a là aussi matière à réflexion, car la nouvelle génération de GPU est particulièrement coûteuse’, déclare Poelmans.

Parallèlement, Poelmans apporte la nuance, selon laquelle même si un superordinateur peut également être utilisé pour former des modèles de langage ou d’autres applications d’IA (qui reposent souvent surtout sur des GPU), la recherche scientifique en Flandre va beaucoup plus loin. ‘Si on considère l’utilisation des GPU aujourd’hui, ce n’est pas essentiellement pour l’apprentissage machine, mais c’est aussi pour la chimie quantique, par exemple, car il s’agit d’un code qui tourne beaucoup plus rapidement sur un GPU.’

La formation d’un modèle de langage large (Large Language Model ou LLM) tel que celui d’OpenAI ou de Meta est également trop importante pour être répétée en Flandre. ‘C’est une opération gigantesque, qui coûterait des millions d’euros. Ce qui se passe en Flandre, c’est une reconversion pour des applications spécifiques.

De manière générale, Poelmans s’attend à ce que la nouvelle génération de superordinateurs Tier-1 soit utilisée plus souvent pour l’apprentissage machine, et mise relativement davantage sur la puissance de calcul des GPU, mais à coup sûr pas essentiellement. ‘Les universités flamandes constituent un groupe très diversifié qui souhaite desservir tout le monde. Il faudra donc faire des compromis dans chaque discipline.’

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