Des experts belges tirent la sonnette d’alarme: moins de temps devant l’écran et pas de réseaux sociaux pour les moins de seize ans

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Les pouvoirs publics doivent mieux protéger les enfants et les jeunes contre les effets néfastes de l’utilisation des écrans et des médias sociaux, selon dix-sept médecins, professeurs et experts dans une lettre ouverte adressée au gouvernement. Ils prônent une interdiction pour les moins de seize ans.

Problèmes d’attention et de sommeil, retard de la parole et du langage, problèmes de développement émotionnel et social, mauvaises habitudes alimentaires ou image corporelle négative: les dommages causés par les réseaux sociaux et l’utilisation excessive des écrans sont désormais suffisamment prouvés scientifiquement, indique la lettre rédigée entre autres par le neurologue Steven Laureys, le pédopsychiatre Binu Singh et le psychiatre Dirk De Wachter. 

‘Bébé sur un tricycle’

Il est temps de prendre des mesures fortes, affirment les signataires, qui travaillent dans des domaines tels que la psychiatrie, la psychologie, la pédagogie et la neurologie. Ils plaident en faveur d’une interdiction des réseaux sociaux pour les enfants de moins de seize ans et d’une révision des conseils officiels prodigués aux parents à propos de l’utilisation des écrans, des smartphones et des réseaux sociaux.

Selon les signataires, la politique est aujourd’hui très en retard par rapport aux connaissances scientifiques et à la réalité quotidienne des parents et des prestataires de soins. ‘Nous sommes souvent trop peu conscients du fait que les enfants n’ont pas encore développé toutes les compétences requises pour utiliser les écrans et les réseaux sociaux’, explique le pédopsychiatre Binu Singh. ‘C’est comme si vous mettiez un bébé sur un tricycle – ce n’est simplement pas encore possible. Cependant, sur le plan de l’utilisation d’un écran, il est beaucoup moins évident de savoir si quelqu’un est assez mature pour ce faire.’

Nécessité d’une approche large

‘L’influence de la numérisation et des médias sociaux sur les jeunes est indéniable et se fait malheureusement également sentir dans nos consultations de pédopsychiatrie’, déclare Sofie Crommen, présidente de l’association flamande des pédopsychiatres. ‘La polarisation n’est pas la réponse à cette question. Mais il est urgent d’adopter une approche large qui se concentre sur une utilisation plus saine du numérique, pour et par tous. 

Les signataires demandent au gouvernement de prendre ses responsabilités pour le bien-être mental d’une génération d’enfants grandissant dans un environnement numérique sans protection suffisante. Ils plaident pour ne pas attendre l’indispensable régulation des entreprises technologiques, mais pour intervenir dès maintenant.

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