
Un constructeur de tracteurs recherche une zone de test sans règles en Belgique pour ses véhicules autonomes
A la fin de l’année dernière, la firme américaine Monarch Tractor a créé une succursale européenne, dont le siège est à Anvers. Pour expérimenter davantage la technologie des tracteurs électriques autonomes, l’entreprise envisage une zone d’essai dans notre pays – sans toutes les réglementations européennes ‘strictes’. Monarch a l’ambition d’employer 700 personnes d’ici cinq ans chez nous.
Le CEO Praveen Penmetsa est en Belgique cette semaine. Il prendra la parole notamment chez Supernova à Puurs, où Oprah Winfrey a récemment prononcé un discours. Entre-temps, Penmetsa s’est rendu à l’autorité portuaire d’Anvers pour voir s’il pouvait obtenir une zone sans réglementation. Le CEO plaide en effet pour l’introduction de ce qu’on appelle des zones à faible réglementation, comme celles dont disposent également les Chinois. Or ces zones sont incluses dans les accords gouvernementaux flamand et fédéral.
‘En tant que port, nous sommes évidemment la première zone par excellence à vouloir débloquer ce type de technologie’, déclare-t-on chez Port of Antwerp-Bruges. Il n’existe toutefois actuellement aucun accord concret concernant la mise à disposition de zones portuaires. Cependant, les ambitions de Monarch ne sont pas des moindres. Le CEO Penmetsa a des projets de production locale, de recherche et de création d’un CoE (Center of Excellence) en Flandre.
L’année dernière, Monarch, en collaboration avec le groupe de distribution Colruyt, a lancé un projet pilote d’un tracteur électrique autonome. ‘Ces tests sont terminés, et nous devons maintenant voir quelles seront les prochaines étapes’, selon Penmetsa. ‘Nous nous intéressons actuellement surtout à la transition, par exemple, de la viticulture dans l’agriculture vers l’industrie laitière. Là aussi, des tracteurs intelligents sont nécessaires. Mais notre technologie peut également être utilisée dans les sports équestres, sur les terrains de golf ou dans les aéroports (par exemple pour tondre les pelouses, ndlr).’
‘Beaucoup de talents dans la région’
Il y a déjà 500 tracteurs autonomes sur les routes aux Etats-Unis aujourd’hui. ‘Malheureusement, il n’existe pas encore de cadre juridique en Europe’, poursuit Penmetsa. Le CEO le regrette, car un tracteur électrique et autonome pourrait théoriquement permettre des gains d’efficience significatifs. Cela pourrait se faire, par exemple, en utilisant les énormes quantités de données stockées par les capteurs, qui peuvent être analysées via l’IA. Les mises à jour logicielles pourraient ensuite rendre le tracteur encore plus intelligent sans devoir retourner à l’usine.
A Puurs, Penmetsa espère surtout attirer des investisseurs. Le CEO ne tient pas à révéler combien d’argent l’entreprise souhaite lever. ‘Nous en recherchons toujours’, affirme l’ingénieur d’origine indienne. ‘Et nous ne sommes pas ici par hasard. Il y a beaucoup de talents dans cette région, et l’Europe est un grand marché. Nous croyons que le ‘smart farming’ (l’agriculture intelligente, ndlr) représente l’avenir.
L’année dernière, Monarch a levé 122 millions d’euros de capital de croissance, notamment auprès du fonds belge Astanor Ventures et de la société d’investissement flamande PMV. A court terme, Monarch vise à vendre 150 tracteurs électriques autonomes. Il reste à savoir si et quand la production démarrera réellement à Anvers. L’entreprise possède à coup sûr déjà des clients importants, notamment Martell et Danone.
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