Le CEO d’Uber ne voit pas de commercialisation rapide des taxis-robots

Uber's CEO Dara Khosrowshahi © REUTERS
Els Bellens

Les voitures autonomes ne sont pas prêtes à être utilisées pour des trajets commerciaux, selon le CEO d’Uber, Dara Khosrowshahi. Les coûts sont en effet encore trop élevés, et la sécurité n’est pas suffisamment démontrée.

Khosrowshahi a fait ces remarques lors de l’annonce des tout derniers résultats de l’entreprise. Il a constaté que 2024 a marqué un tournant sur le plan des véhicules autonomes (VA), du moins à présent que quatre opérateurs disposent d’un parc roulant de voitures. Il ne distingue toutefois guère d’opportunités au niveau de leur commercialisation.

Le premier obstacle qu’il entrevoit, c’est le besoin d’un ‘état de service surhumain conséquent dans le domaine de la sécurité’. Il veut dire par là que les législateurs ne seront convaincus de faire rouler les VA sur les routes que s’il est démontré qu’un conducteur autonome s’avère nettement meilleur qu’un humain. Il a par conséquent demandé une réglementation consistante aux Etats-Unis.

Multi-recharge

Le prix de revient des voitures autonomes est en outre encore problématique. ‘Aussi longtemps que les VA ne pourront pas rouler à moins de 2 dollars/heure et par mile, ils ne pourront pas rivaliser’, prétend-il. Et le fait que les VA devraient être rechargés et entretenus plusieurs fois par jour, constitue un autre obstacle à leur commercialisation. Et c’est sans parler du traitement des différences de tarif par quelqu’un, du retour des objets perdus, du dépannage des véhicules en panne et du traitement des conditions d’assurance.

Khosrowshahi croit cependant qu’Uber est à même de faire face à tout cela, mais il distingue encore et toujours des problèmes dans la demande changeante des VA. Les consommateurs s’attendent à ce que les voitures qu’ils appellent, arrivent chez eux dans les quatre minutes qui suivent environ, ce qui voudrait dire que si un opérateur de taxis-VA veut répondre à un pic de demandes, il aurait besoin d’un parc de voitures qui ne rouleraient pas pendant la majeure partie du temps. ‘Il est ici question d’un choix entre un réseau largement sous-utilisé, créé pour répondre au pic de demandes, ou d’un réseau très peu fiable en périodes de pic’, souligne-t-il.

‘Les véhicules sous-utilisés ne peuvent pas être facilement déplacés et resteront probablement inutilisés des mois durant, ce qui entraînera des coûts supplémentaires et pas mal de complexité – face à des rentrées nulles’, prévient-il, avant d’en arriver quand même à une bonne nouvelle. Uber a en effet enregistré 44,2 milliards de dollars de chiffre d’affaires au quatrième trimestre de l’année dernière. L’entreprise de taxi dispose ainsi de 12 milliards de dollars en caisse, ce qui représente une hausse de 20 pour cent par rapport à l’année précédente.

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