Les entreprises du Benelux davantage disposées à expérimenter la technologie
Les entreprises du Benelux sont plus soucieuses de la confidentialité des données et investissent davantage dans les technologies émergentes que les pays voisins. Mais nous nous évaluons moins bien lorsqu’il s’agit d’être prêts à mettre en œuvre l’IA.
Le fournisseur de services IT Kyndryl, une spin-off d’IBM, a interrogé quelque 3.200 CEO dans le cadre de son premier Readiness Report, dont 200 au Benelux (un tiers environ en Belgique). L’étude se concentrait spécifiquement sur les organisations de la taille d’une entreprise.
Cette enquête a débouché sur quelques chiffres marquants, surtout en comparaison avec le reste du monde. C’est ainsi que 43 pour cent des chefs d’entreprise du Benelux indiquent qu’ils se considèrent prêts à investir dans les technologies émergentes. En Allemagne et au Royaume-Uni, ce chiffre est respectivement de 30 et 32 pour cent. Seuls la France et le Brésil (42 pour cent chacun) obtiennent un résultat du même ordre de grandeur.
‘Cela montre qu’il existe certainement un enthousiasme pour investir. D’après mon expérience avec nos clients, on constate également une grande volonté d’expérimenter de nouvelles technologies. On l’observe aussi lors de la mise en œuvre de l’IA. Le retour sur investissement important n’est pas encore là, mais il y a une volonté d’y arriver, et nous entendons également des entreprises belges affirmer qu’elles veulent ainsi se distinguer’, déclare Paul Vanderborght, responsable des ventes pour la Belgique et le Luxembourg chez Kyndryl.
Le défi à relever au niveau de l’intelligence artificielle réside dans les compétences limitées des employés. ‘Au Benelux, une grande partie des obstacles au déploiement de l’IA sont liés au souci de trouver des personnes possédant des connaissances en science des données, en analyse de données, en IA et en automatisation (24 pour cent). C’est plus que la préoccupation de trouver des personnes dans le domaine de la cybersécurité (17 pour cent).
Les principales préoccupations chez les personnes interrogées au Benelux sont la politique et la réglementation à suivre (69 pour cent), suivies par les cyberattaques (66 pour cent), les perturbations environnementales et climatiques (66 pour cent), l’incertitude macroéconomique (66 pour cent) et le manque de compétences ou de talents (66 pour cent). 27 pour cent des personnes interrogées dans notre région se déclarent insuffisamment préparées aux cyberattaques.
Technologie dépassée
Bien que nous investissions dans les technologies émergentes, 66 pour cent des personnes interrogées au Benelux indiquent que leur organisation éprouve des difficultés avec le progrès technologique. Notre score est ainsi légèrement supérieur à la moyenne mondiale de 62 pour cent.
La technologie dépassée joue également un rôle à cet égard. C’est une préoccupation pour 62 pour cent des personnes interrogées. A l’échelle mondiale, 52 pour cent des chefs d’entreprise partagent cette préoccupation.
Elément étonnant: Kyndryl affirme elle-même, sur la base de ses propres chiffres de marché, que 44 pour cent des infrastructures approchent de la fin de leur durée de vie, soit bien moins que ce que suggère l’enquête. Ces données proviennent de son Kyndryl Bridge, une plate-forme sur laquelle elle gère de manière centralisée les systèmes des clients. Naturellement, toutes les personnes interrogées ne sont pas des clients de Kyndryl Bridge, et cette plate-forme ne gère pas tout l’ICT d’une organisation.
Plus d’attention au talent
Là où le Benelux se distingue davantage encore, c’est dans la manière dont nous traitons les talents et les compétences. ‘Les organisations du Benelux investissent beaucoup plus dans leurs collaborateurs et dans leur formation que dans le reste du monde. Par rapport aux pays voisins, cela représente 8 à 14 pour cent de plus. 8 pour cent de plus que la moyenne mondiale. Cela démontre que le capital humain dans le domaine de l’IT est considéré comme un élément important’, explique Vanderborght.
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