L’IA est en train de transformer nos organisations à une vitesse inédite. Les investissements croissent rapidement, les applications se multiplient et aucune organisation ne veut rater le coche. Pourtant, la confiance s’effrite. Selon une récente étude (*) seuls 62 % des CTO se disent réellement sûrs de leur stratégie en matière d’IA. Il y a un an, ce chiffre atteignait encore 82 %. Comment expliquer une telle chute ?
La cause ne réside pas dans la technologie elle-même. Les outils sont puissants, l’infrastructure est souvent déjà en place. Ce qui manque, c’est la capacité à ancrer véritablement l’IA dans l’organisation, non comme un simple proof of concept, mais comme un moteur de valeur durable. Et c’est là que le bât blesse.
Trop de projets d’IA restent confinés dans des silos. Les stratégies sont conçues avec une contribution interfonctionnelle limitée, souvent sans impact clair sur les rôles et les processus. Les dirigeants manquent encore de maîtrise de l’IA et de la compréhension nécessaire pour évaluer avec précision les options qui s’offrent à eux. Résultat : des expérimentations sans rendement tangible et des CTO qui commencent à douter que la promesse de l’IA soit un jour pleinement tenue.
Ce n’est pas un problème technologique. C’est un problème de transformation.
Les CTO se trouvent aujourd’hui à la croisée des chemins. Ils ne sont plus seulement des leaders technologiques ; ils sont potentiellement le pivot de l’ancrage de l’IA dans l’ensemble de l’organisation. Ils occupent une position unique pour montrer la voie : dépasser l’approche centrée sur les outils et la simple mise en œuvre technique, pour aller vers une transformation intégrée où stratégie, systèmes et personnes évoluent de concert.
Centré sur l’humain.
Cela implique d’autres choix. Ne pas recruter tous les talents à l’extérieur, mais développer en interne des compétences ciblées. Harmoniser technologie, formation et processus de travail afin que l’apprentissage se fasse en temps réel, dans le flux même des activités quotidiennes. Ne pas cantonner l’IA aux experts, mais en faire un outil que chaque collaborateur peut s’approprier. Et ne pas développer les capacités en silos, mais construire la transformation en partenariat avec les directions informatiques, RH et commerciales. Ainsi, l’IA ne sera plus un projet isolé, mais une composante intégrée de la manière dont les équipes travaillent, prennent des décisions et créent de la valeur.
La conclusion est claire et encourageante : la baisse de confiance n’est pas une fatalité. C’est un signal. Un appel à considérer enfin la transformation numérique pour ce qu’elle est : un projet centré sur l’humain. Ceux qui osent investir dans les systèmes, les compétences et la collaboration font de l’IA non pas un risque, mais un accélérateur.
La valeur de l’IA ne réside pas seulement dans la technologie, mais dans la manière dont nous apprenons à l’utiliser.
(*) The Reality of AI Strategy in Today’s Enterprise: Insights from Akkodis’ What CTO’s Think Report.