Alors que les producteurs de navigateurs tels que Microsoft et Google misent pleinement sur l’intégration de l’intelligence artificielle, l’entreprise norvégienne Vivaldi opte pour une attitude étonnante et opposée.
Dans une déclaration cinglante, Vivaldi s’oppose à la tendance des assistants d’IA à accompagner la navigation de l’utilisateur et plaide pour la préservation de la curiosité et du contrôle humains. Selon l’entreprise, un assistant artificiel se positionne comme un filtre entre l’utilisateur et internet, par lequel les grandes firmes technologiques déterminent ce que l’utilisateur voit ou pas. Selon l’entreprise, cela conduit le web à perdre de sa diversité et de sa profondeur. ‘Lorsqu’un assistant artificiel se trouve entre vous et le web, les grandes firmes technologiques filtrent ce que vous voyez et, surtout, décident de ce que vous ne voyez pas’, explique Jon von Tetzchner, CEO et cofondateur de Vivaldi. von Tetzchner est également le co-fondateur du navigateur web Opera. Il quitta cette entreprise en 2010 pour fonder Vivaldi.
Vivaldi n’incorpore pas l’IA dans le navigateur
Von Tetzchner fustige l’idée que la pensée de l’utilisateur soit accompagnée par la technologie. ‘Votre jugement est externalisé’, écrit-il. Et de faire une comparaison tranchante: ‘Un navigateur qui surfe pour vous, c’est comme payer un robot pour qu’il aille manger avec vos amis et vous présente un résumé de la soirée quand il rentre à la maison.’ Vivaldi prend ici une position claire et opte pour ‘les humains plutôt que la vogue’: pas d’IA dans le navigateur donc.
‘Ne pas laisser le surfeur devenir un spectateur passif’
L’entreprise craint que sans découvertes actives en ligne par l’utilisateur lui-même, l’oxygène de notre curiosité ne disparaisse et que la diversité du web ne meure. Ou en d’autres termes: que le surfeur se transforme en spectateur passif. ‘Nous continuerons à nous battre pour un meilleur web dans lequel vous avez le contrôle’, conclut von Tetzchner. En agissant ainsi, Vivaldi s’oppose donc directement à la stratégie des grands concurrents qui voient dans l’IA la prochaine étape incontournable dans l’évolution du navigateur.