La nouvelle appli Meta AI semble rendre publiques des informations sensibles sur les utilisateurs, souvent à leur insu. Quiconque parle au chatbot et clique par mégarde sur ‘Partager’ publie tout simplement en ligne ses propos, mais souvent aussi des détails personnels.
Ce qui devait être un assistant d’IA pratique, ressemble plutôt à un désastre en matière de confidentialité, selon le site technologique TechCrunch. L’appli Meta AI, lancée fin avril, permet aux utilisateurs de communiquer avec un chatbot. Mais quiconque clique sur l’icône ‘Partager’, accède à un écran où la conversation peut également être publiée comme une sorte de ‘mediapost social’. Selon la plateforme d’actualités technologiques américaine, de très nombreux utilisateurs agissent ainsi sans se rendre compte que leurs messages sont visibles publiquement.
Les conséquences sont pour le moins douloureuses. C’est ainsi qu’ont fait surface des conversations, au cours desquelles des personnes ont ouvertement posé des questions sur la fraude fiscale, sur des problèmes juridiques de membres de leur famille ou sur la rédaction d’une lettre de recommandation pour un employé en difficulté, souvent en incluant des noms complets. Dans d’autres cas, des adresses personnelles, des questions médicales ou des informations judiciaires ont été partagées.
‘Meta n’indique nulle part clairement qui verra votre publication et/ou si votre profil sur l’appli sera rendu public’, révèle TechCrunch. Si vous vous connectez par exemple avec un compte Instagram public, vos questions d’IA pourraient être tout aussi publiques si vous n’y prêtez garde, y compris celles concernant des ‘big booty women’ (femmes aux grosses fesses) ou les bosses étranges apparaissant sur votre propre arrière-train.
Un chiffre préoccupant
En même temps, on voit se manifester des messages bizarres et intimidants, clairement destinées à se moquer de Meta. Cela va d’utilisateurs publiant leur numéro de téléphone pour chercher des rendez-vous jusqu’à des absurdes photos de Mark Zuckerberg en état de… grossesse, créées par l’IA: tout cela génère du chaos virtuel.
Depuis son lancement fin avril, l’appli a été téléchargée quelque 6,5 millions de fois, selon Appfigures, une entreprise d’analyse d’applis. Un chiffre préoccupant pour une entreprise multimilliardaire qui fait de l’IA son fer de lance. Le choix singulier fait par Meta de rendre les conversations visibles par des tiers, comme une sorte de contenu social, ne semble pas étranger à ce phénomène.