La VRT révèle l’utilisation massive de l’IA dans certains magazines de Ventures Media

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Plus de la moitié des articles parus au cours des trois derniers mois sur le site du magazine “Elle” ont été partiellement voire entièrement générés par l’intelligence artificielle (IA)

C’est ce que révèle une enquête publiée samedi par la rédaction de fact-checking de VRT NWS, également diffusée dans le podcast “Het uur van de Waarheid”. Concernant un autre magazine de la société mère Ventures Media, la quasi-totalité des articles en ligne datant du mois de juin ont été rédigés par une “psychologue” qui s’est avérée ne pas exister. Selon Ventures Media, il s’agissait d’un “test”.

Le groupe belge comprend les magazines Elle, Marie Claire, Psychologies ou encore Déco Idées. Ces derniers mois, des articles prétendument écrits par Marta Peeters et Sophie Vermeulen ont été publiés sur le site web du magazine Elle – représentant plus de la moitié des articles parus numériquement en mars, avril et mai. Sur le site de Psychologies, quelque 44 des 46 articles mis en ligne en juin ont été rédigés par une certaine Femke, tandis que sur la page web de Marie Claire, le nom de Claire De Wilde revient régulièrement.

L’enquête menée par VRT NWS montre qu’il s’agit, à chaque fois, de faux profils. Par exemple, la photo utilisée pour le profil de Sophie Vermeulen figure dans la base de données du site web “This Person Does Not Exist”, qui utilise l’IA pour générer des visages de personnes qui n’existent pas. Son adresse électronique s’avère fausse, tandis que sa photo apparaît sur les profils d’individus portant d’autres noms à travers le monde. La photo de Marta a également été générée par l’intelligence artificielle avec une probabilité de 99%, selon le détecteur d’IA “Sightengine”.

Depuis, ces profils ont été supprimés. Un avertissement figure désormais sous les articles en question: “Ce contenu a été généré à l’aide de l’IA”. Dans un premier temps, Ventures Media a assuré que ces articles avaient étaient “relus et modifiés par les rédacteurs”, mais cette indication a entre-temps été supprimée. Dans une interview accordée à VRT NWS, la société déclare qu’il s’agissait d’un “test” et qu’elle a, depuis, changé d’avis. Concernant le cas spécifique de Femke, faussement présentée comme une psychologue, l’entreprise reconnaît son erreur. “Nous comprenons que l’utilisation de pseudonymes peut prêter à confusion. C’est pourquoi nous avons également modifié notre méthodologie afin d’être plus clairs à l’avenir, tout en indiquant lorsqu’un contenu a été créé à l’aide de l’IA.”

Selon l’Association flamande des Journalistes (VVJ), les journalistes sont autorisés à utiliser l’IA, mais uniquement dans le respect des règles du code déontologique. “D’une part, chaque production journalistique doit répondre à des standards de qualité élevés, avec un rédacteur en chef comme superviseur ultime. D’autre part, la transparence doit être de mise lors de l’utilisation de l’IA, et il convient de garder le contrôle sur le contenu journalistique afin que celui-ci réponde aux critères en matière de qualité”, peut-on lire dans le code.

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