Google étoffe son moteur de recherche avec l’AI mode

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Michel van der Ven
Michel van der Ven Redacteur chez Data News.

L’AI mode sera l’outil de recherche en ligne le plus puissant de Google. Dès aujourd’hui, le géant technologique déploie cette fonctionnalité, qui explorera et synthétisera les sites web grâce à l’intelligence artificielle, dans plus de quarante nouveaux pays, dont la Belgique.

L’AI mode capitalise sur l’aperçu IA que Google avait ajouté à son moteur de recherche plus tôt cette année. Il fournit une réponse rapide et générée par l’intelligence artificielle à une partie de vos recherches. Cette réponse, rédigée en langage naturel, apparaît généralement en haut de la page de recherche Google. Comme ces informations s’avéreront souvent suffisantes, vous n’aurez donc pas forcément besoin de cliquer sur les liens proposés.

Inconvénient

Cette simplicité d’utilisation présente également un inconvénient: si moins de liens classiques sont cliqués, le trafic organique vers les sites web chutera considérablement. Et, au final, une diminution de visiteurs entraînera une baisse des revenus. Google réfute partiellement cette critique en affirmant que les clics générés à partir d’aperçus IA sont plus rentables pour les sites web visités. Selon le géant de la recherche, cela signifie en effet que les utilisateurs passent plus de temps sur les sites qu’ils visitent.

La critique n’empêche pas Google de pousser l’intelligence artificielle de son moteur de recherche à un niveau supérieur. Cette nouvelle étape, baptisée AI mode, est disponible aux Etats-Unis depuis un certain temps déjà. Cette semaine, la fonctionnalité sera déployée dans de nombreux autres pays, dont la Belgique. Google supporte également 38 langues supplémentaires, dont le néerlandais, le français et l’allemand.

Plus nuancé

La principale innovation de l’AI mode réside dans la possibilité de poser des questions plus nuancées, qui nécessitaient auparavant plusieurs recherches. Contrairement aux réponses de l’Aperçu IA, celles-ci n’apparaissent pas sur la page de recherche Google habituelle, mais dans un onglet distinct. Cette fonctionnalité est évidemment aussi disponible dans l’appli Google for iOS et Android, dont de nouvelles versions sont publiées cette semaine.

Selon Google, l’AI mode utilise un modèle Gemini 2.5 adapté. Cette technologie est capable de décomposer des invites complexes en des questions plus courtes, puis de fusionner les réponses, voire de les présenter sous forme de tableau synoptique. Il est également possible d’engager des conversations avec le chatbot en lui posant des questions supplémentaires en style conversationnel. Google a constaté que les premiers utilisateurs de l’AI mode posaient des questions deux à trois fois plus longues que les recherches traditionnelles.

Un exemple d’une question plus complexe recevant une réponse en AI mode. © Google

Fiabilité

L’AI mode ne se limite pas à la saisie de texte. Vous pourrez aussi simplement exprimer votre instruction de recherche via un microphone, ou télécharger une photo ou une image et poser votre question. A l’entendre, Google affirme vouloir fournir une réponse optimisée par l’IA aussi souvent que possible. ‘Cependant, dans les cas où la fiabilité de la réponse est faible, vous verrez apparaître une série de résultats de recherche. Et comme pour tout produit d’IA en stade précoce, nous ne parviendrons pas à être toujours corrects, mais nous nous engageons à nous améliorer continuellement’, précise-t-on chez le géant technologique.

Google commencera à déployer l’AI mode en Belgique et dans de nombreux autres pays mercredi. Cependant, la disponibilité effective de la fonctionnalité pourrait prendre un certain temps . Point d’AI mode en tout cas aujourd’hui (8 octobre) sur nos ordinateurs à la rédaction.

Google mise pleinement sur l’IA. Qu’en pensent les éditeurs?

DPG Media, propriétaire du célèbre site d’information hln.be, affirme que l’impact des moteurs de recherche d’IA est pour l’instant limité. ‘Les moteurs de recherche ne représentent qu’une petite partie de notre trafic. Les consommateurs d’informations consultent principalement nos titres parce qu’ils recherchent spécifiquement une marque. C’est pourquoi nous investissons dans le trafic direct depuis des années déjà’, explique Stefan Havik, chief digital officer chez DPG Media.

L’éditeur Roularta, propriétaire des sites web des magazines Knack, Trends et Data News, constate une baisse du nombre de visiteurs de Google. ‘Pour compenser cette baisse, nous nous concentrons davantage sur d’autres canaux, comme les newsletters et le trafic direct’, explique le CEO Xavier Bouckaert. (Belga)

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