Des projets d’IA belges se heurtent à des carences technologiques et à un manque de compétences

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Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

D’une part, les entreprises belges enregistrent les premiers résultats de leurs investissements dans l’IA, mais d’autre part, elles rencontrent des problèmes de mise à l’échelle.

En soi, cela pourrait être un beau titre: ‘Les entreprises belges enregistrent les premiers résultats de leurs investissements dans l’IA’. Mais ce serait une lecture un peu trop positive du deuxième Readiness Report du fournisseur de services IT Kyndryl, basé sur une enquête menée auprès de 3.700 C-level managers. La tension entre la perception et la réalité, qui avait été observée l’année dernière déjà, est toujours bien là. Le nouveau rapport montre que les entreprises belges se trouvent à un point de bascule difficile. D’une part, il y a la pression d’obtenir des résultats, d’autre part, les organisations ont du mal à trouver les fondements nécessaires pour faire évoluer l’IA.

La volonté est là, mais la mise en œuvre vacille

Pour démontrer le retour sur investissement de l’IA, une première preuve de concept réussie n’est généralement pas suffisante, et une échelle supplémentaire s’avère nécessaire. Pas moins de 61 pour cent des organisations déclarent ressentir plus de pression pour prouver le retour sur les investissements dans l’IA par rapport à l’année dernière. Les entreprises belges ressentent cette pression, et le rapport montre que la volonté est bien là. Mais c’est l’exécution qui vacille. Les entreprises sont confrontées à des pénuries fondamentales dans l’infrastructure IT et à un sérieux manque de compétences.

44 pour cent d’entre elles indiquent que leur innovation stagne souvent après la première preuve de concept. La moitié s’accorde à dire que des problèmes fondamentaux dans leur pile technologique sous-jacente en sont la cause. Le manque de compétences semble également difficile à combler. Bien qu’une grande majorité (85 pour cent) s’attende à ce que l’IA transforme ‘complètement’ les emplois en leur sein d’ici 12 mois, la mise en œuvre suscite des inquiétudes. C’est ainsi que 44 pour cent s’inquiètent de la façon dont les employés sont recyclés, se reconvertissent et sont remplacés par l’IA. En outre, 39 pour cent citent le manque de compétences cognitives de base et 35 pour cent l’absence de compétences techniques spécifiques en IA comme pierres d’achoppement. Parmi les autres obstacles à l’augmentation des investissements technologiques, il y a la complexité des environnements informatiques actuels (34 pour cent) et le rythme général des développements technologiques (45 pour cent).

La cyber-résilience demeure un point sensible

‘Les organisations belges sont clairement motivées par les promesses de l’IA. Nous constatons une forte volonté d’innover et de se transformer, mais des lacunes subsistent au niveau de la préparation’, affirme Liesbet D’hoker, Managing Director de Kyndryl BeNeLux. ‘Pour aller de l’avant, il faut plus que des investissements. Cela nécessite un engagement profond à moderniser l’infrastructure, à aligner le leadership et à doter les équipes des compétences nécessaires pour prospérer.’

La cyber-résilience reste également un point sensible. Bien que 90 pour cent des organisations belges aient été confrontées à un problème lié à la cybersécurité au cours de l’année écoulée, seules 39 pour cent d’entre elles indiquent qu’elles mettent en œuvre de solides mesures. Seules 35 pour cent implémentent activement leur infrastructure IT pour renforcer leur résilience.

Le cloud sous pression

En outre, le rapport met également en évidence les stratégies cloud des entreprises. Il apparaît surtout – une fois de plus – que la réglementation et les inquiétudes concernant la souveraineté des données obligent les dirigeants belges à repenser leur stratégie. 74 pour cent d’entre eux se disent préoccupés par les risques géopolitiques liés au stockage des données dans des environnements cloud internationaux. En réaction, 66 pour cent ont déjà adapté leur stratégie, ce qui se traduit par des investissements dans le rapatriement des données (39 pour cent), un passage à des modèles de cloud privé (43 pour cent) et une révision des fournisseurs actuels (28 pour cent).

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