A Wimbledon, les juges de ligne basés sur l’IA sont critiqués

Anastasia Pavlyuchenkova a vu une balle de jeu littéralement disparaître face à la Britannique Sonay Kartal lors de la septième journée du tournoi de tennis de Wimbledon. © Getty Images
Els Bellens

Pour la première fois de son histoire, le tournoi de tennis de Wimbledon a recours à l’intelligence artificielle pour remplacer les juges de ligne humains. L’IA se heurte cependant à pas mal de critiques.

Depuis 154 ans, Wimbledon fait appel à des juges de ligne humains pour déterminer si une balle atterrit ou non sur la surface de jeu. Cette année, ils ont été remplacés par un système d’‘electronic line calling’ (ELC) appelé Hawk-Eye. Mais cela n’est pas évident.

Hawk-Eye n’est encore qu’un nouveau venu, mais sa réputation est déjà comparable à celle du VAR dans le football: selon de nombreux joueurs (et spectateurs), l’IA se trompe parfois. La joueuse de tennis britannique Emma Raducanu, entre autres, a révélé que l’IA avait signalé une balle jouée par son adversaire comme ‘in’, alors qu’elle était ‘out’. Le journal The Telegraph a mentionné que cette balle semblait également ‘out’ sur les images télévisées.

D’autres problèmes concernent la convivialité. Le joueur Ben Shelton a ainsi été forcé de terminer un match plus rapidement, car le juge de ligne basé sur l’IA ne fonctionne pas bien dans l’obscurité. En outre, les joueurs sourds ne peuvent pas entendre les décisions du système. Un juge de ligne humain y parvient, lui, non seulement par la voix, mais aussi par des gestes de la main.

Problème

Il y a donc déjà eu des récriminations, et l’IA a connu un gros problème à un moment crucial d’une rencontre opposant la Russe Anastasia Pavlyuchenkova et la Britannique Sonay Kartal. Lors d’une balle de jeu à 4-4, où Kartal avait plus que flirté avec les lignes, le système ECL cessa soudainement de décider. Le juge arbitre (humain) se vit alors forcé d’interrompre un instant la partie et de faire rejouer le point. Un point que Kartal remporta cette fois. Selon Pavlyuchenkova, le jeu en cours lui a ainsi été ‘volé’.

Les juges de ligne basés sur l’IA ne sont pas une nouveauté en soi. L’Open d’Australie les utilise en effet depuis quelques années pour aider à prendre des décisions lors des matchs de tennis. Le système Hawk-Eye de Wimbledon a été créé par une entreprise britannique et utilise un réseau de dix caméras qui prennent soixante images à haute résolution par seconde. Il s’agit donc plutôt d’un système de vision artificielle, et pas du type d’intelligence générative qu’on associe actuellement à l’IA.

Mais comme le football, le tennis est un sport riche en émotions, où aucune erreur n’est tolérée de la part d’une telle technologie. On suggère déjà de faire appel à un juge humain pour assister le système. Tout comme de nombreuses entreprises, Wimbledon semble également se rendre compte que la technologie seule ne suffit pas.

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