L’IA repousse les ambitions climatiques de Microsoft

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Pieterjan Van Leemputten

Il y a un revers à la médaille des projets sans fin de Microsoft en matière d’IA. Les émissions de CO² de l’entreprise augmentent à nouveau malgré ses promesses de les réduire radicalement.

Le rapport de développement durable le plus récent de Microsoft, qui aborde principalement les performances au cours de l’exercice 2023, indique que Microsoft a émis 15,357 millions de tonnes de CO². Cela représente 29,1 pour cent de plus par rapport à l’année de référence 2020, mais aussi par rapport à l’exercice 2022.

Cette augmentation est liée à l’IA. Microsoft a entre-temps investi treize milliards de dollars dans OpenAI et, comme la plupart des grands acteurs technologiques, elle souhaite jouer un rôle de premier plan dans la révolution de l’IA. Elle y parvient, entre autres, en proposant Copilot dans Windows 11 et aux entreprises.

Mais former et faire tourner l’IA représente une activité intensive qui consomme beaucoup plus d’énergie que les activités moyennes des centres de données. Il en résulte que les émissions totales de l’entreprise sont désormais bien supérieures à celles d’il y a trois ans et même à celles d’il y a un an. Brad Smith, président de Microsoft, a à ce propos déclaré à Bloomberg que l’objectif est désormais effectivement fixé plus loin qu’en 2020. Dans un certain sens, cinq fois plus loin, estime-t-il. Compte tenu des attentes de l’entreprise vis-à-vis de l’évolution de l’IA qui nécessitera plus d’énergie.

Il existe une possibilité réaliste que de meilleures puces et d’autres technologies soient développées dans les années à venir pour réduire la consommation d’énergie. Tout comme les ordinateurs d’aujourd’hui disposent de bien plus de puissance de calcul qu’avant moyennant la même consommation d’énergie. Mais dans le même temps, Microsoft et d’autres acteurs technologiques investissent massivement dans de nouveaux centres de données. L’entreprise s’attend donc à une croissance significative de ses activités d’IA dans les années à venir. Il n’est donc pas du tout sûr que les deux facteurs s’équilibrent.

D’ici là, il semble que Microsoft ne parviendra pas à réaliser ses propres ambitions d’ici 2030. L’entreprise souhaite devenir neutre en CO² d’ici six ans. Elle souhaite même mettre fin à ses émissions historiques d’ici 2050. Un défi qui paraît bien plus difficile à relever aujourd’hui qu’en 2020.

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