Depuis 2023, les plastiques à usage unique sont interdits dans les manifestations et événements publics. Les gobelets durables dotés de puces intégrées devraient désormais rationaliser la logistique du recyclage.
Nous n’y avons peut-être pas pensé cet été, mais chaque fois que nous avons bu dans un gobelet réutilisable lors d’un festival, nous avons dû faire preuve d’une bonne dose d’organisation. Les visiteurs paient une caution pour leur gobelet et récupèrent ce montant à sa restitution soit en espèces, soit sous forme numérique par le biais de leur carte de paiement. Certains systèmes se contentent de réserver le montant et de le retenir uniquement si le visiteur ne rend pas son gobelet à temps ou s’il est endommagé. Les collaborateurs doivent donc inspecter les gobelets lors de leur restitution, une opération qui exige beaucoup de temps. Le transport vers la station de lavage nécessite également une certaine organisation. Dans le secteur événementiel, la demande a donc augmenté pour des solutions permettant d’automatiser le système des gobelets réutilisables, tant pour les visiteurs que pour le personnel du bar.
Un écosystème ouvert

La startup Goodless, établie à Saint-Nicolas, est un des pionniers de cette solution intelligente. Chaque gobelet sera muni d’une étiquette RFID. Cette petite puce munie d’une antenne permet une identification sans fil et peut être lue sans contact direct. Le système relie le gobelet au compte de l’acheteur et relit la puce au moment de la restitution, après quoi la caution est automatiquement versée sur le compte correspondant, quelle que soit la personne qui rapporte le gobelet. ‘Cette approche permet d’éviter toute confusion lorsqu’on offre des tournées ou que quelqu’un d’autre restitue les gobelets’, explique Rudi De Kerpel, fondateur de Goodless.
La plateforme dématérialisée de Goodless fonctionne comme un écosystème ouvert et peut s’intégrer à n’importe quel système de point de vente. Les machines de restitution intelligentes – les ‘smart walls’ – reconnaissent l’étiquette, enregistrent le retour et organisent le remboursement immédiatement ou dans un délai déterminé. ‘Nous pouvons, par exemple, décider qu’un visiteur doit rendre son gobelet dans les trois jours’, poursuit Rudi. Une version mise à niveau permet de remettre jusqu’à 25 gobelets à la fois, quel que soit le nombre de comptes différents qui y sont liés.
Reuse-as-a-Service
Le stade du KAA Gent a servi de terrain d’essai pour le système et l’utilise depuis deux ans. Des événements comme Ostend Beach et Modul’Air à Gand utilisent également cette technologie, et un projet pilote de distributeurs intelligents dans les cafés est en cours à Berlin. Compte tenu des règles européennes plus strictes, Rudi envisage également des applications dans les écoles, les universités et les bibliothèques.
Le modèle de Goodless consiste en la combinaison de licences logicielles et de services opérationnels tels que la collecte, le lavage et la redistribution des gobelets. Pour renforcer la logistique, la startup s’associe notamment à Ecocup, un fournisseur de gobelets en plastique réutilisables. Dans ce cadre, Rudi parle de ‘reuse-as-a-service’ ou réutilisation en tant que service: ‘Nous fournissons la couche intelligente, ils fournissent les composants physiques. Plus nous facilitons l’adoption d’un comportement durable, plus vite les utilisateurs s’y mettront spontanément.’
Restitution à 98 %
Entre-temps, de nombreux autres clubs de football utilisent une technologie similaire. Avec une moyenne de 16 000 supporters par match à domicile, le Royal Antwerp traite plus d’un million et demi de gobelets par an grâce à un système RFID développé par la société Aucxis, établie à Stekene. Résultat: jusqu’à 98 % des gobelets restitués, allègement de la pression du travail au bar et multitude de données exploitables sur l’utilisation et l’usure.
Le club de football considère également l’infrastructure RFID comme la base d’applications futures telles que les programmes de fidélisation et la gestion des foules. L’été dernier, le festival Gent Jazz a également travaillé pour la première fois avec le système d’Aucxis et Tomorrowland a effectué son premier test avec succès.