Pour les fabricants de smartphones, il se révèle toujours plus difficile de développer des appareils susceptibles de se différencier de la concurrence. Oppo tente de relever le défi avec Apex Guard, le dénominateur commun d’un ensemble de tests et de spécifications qui vont au-delà des standards en vigueur dans le secteur.
Pour comprendre ce que revêt effectivement le concept d’Apex Guard, Data News s’est rendu sur l’impressionnant campus de Binhai Bay, à une encablure de Shenzhen. Un environnement où l’on ne rencontre pratiquement que des voitures électriques dans cette cité de plusieurs millions d’habitants et où le ciel est désormais plus bleu que lors de notre dernier passage. Ce campus Binhai Bay ultra-moderne abrite quelque 10.000 personnes. Le site dispose de son propre centre de données, tandis qu’à deux pas, les ouvriers s’affairent à construire des tours d’habitations modernes pour y accueillir une partie du personnel.
Nous sommes accueillis sur le campus par Grus Shan, directeur de la fabrication. « La qualité est le fondement de l’expérience utilisateur. » Mais ce niveau de qualité ne peut s’atteindre selon lui qu’en atteignant des scores élevés lors des tests. « Nous tenons surtout compte du feedback, ce qui nous permet de répondre vraiment aux besoins des utilisateurs. C’est précisément l’objectif que nous visons avec Apex Guard. »

Projet Breeze
La suite technologique Apex Guard n’est pas uniquement réservée aux smarphones les plus coûteux d’Oppo. C’est notamment le cas des animations proposées dans l’interface ColorOS : lors d’un test comparatif, nous constatons qu’un Oppo F29 (destiné au marché indien) d’environ 250 € peut basculer tout aussi rapidement d’une appli vers l’autre qu’un Find X9 Pro, le porte-drapeau actuel de la gamme. Cette (même) expérience fluide est une nouveauté rendue possible sur le ColorOS 16 par ce qu’Oppo appelle son projet Breeze.
Par ailleurs, la société met en avant son logiciel, et plus particulièrement la technologie maison pour garantir les performances sur le long terme. Et cerise sur le gâteau, avec le tout nouveau téléphone, un ensemble d’actions quotidiennes prend en moyenne 483 millisecondes par tâche. Or un test similaire sur le même smartphone utilisé depuis 48 mois ne prend que 0,3 milliseconde de plus.

Mais un produit de meilleure qualité commence par le matériel, insiste-t-on chez Oppo. Ce qui explique que le Material Lab emploie pas moins de 60 experts en hardware. Ceux-ci se concentrent sur les recherches de nouveaux composants de base pour les smartphones et analysent indéfiniment de très nombreux tests. Au total, pas moins de 180 tests différents sont réalisés sur les appareils, dont 73 concernent les batteries, soit selon Oppo « nettement plus » que ce qui est habituel dans le secteur. Par ailleurs, 90% des tests sont automatisés.
Batteries sphériques silicium carbone
L’un des exemples pratiques de progrès réalisé par Oppo concerne les batteries de smartphones. Dans l’oculaire d’un microscope électronique GeminiSEM, nous voyons clairement la manière dont la toute dernière génération de batteries sphériques silicium carbone est constituée de structures sphériques pour atteindre une densité nettement supérieure à celle des particules dentelées des batteries précédentes. Pour le consommateur, cette technologie apporte deux avantages majeurs qui se remarquent pour la première fois sur l’Oppo X9 Pro. Avec 7.500 mAh, cet appareil dispose non seulement de la batterie la plus puissante du marché (ce qui permet un seul chargement tous les 2 jours), mais permet également de se recharger jusqu’à 400 fois de plus sans détériorer la qualité de la batterie. En d’autres termes, la batterie dispose toujours de sa capacité de départ après 5 ans d’utilisation normale, contre 4 ans auparavant.

L’un des piliers de l’Apex Guard est donc cet atout d’une durée de vie du produit supérieure (offerte par la batterie silicium carbone). Deuxième argument cité par Oppo : une « qualité qui ne se limite pas à un usage courant. » En l’occurrence, la société évoque une protection supplémentaire contre les situations imprévues, comme l’exposition à l’eau ou une chute inopinée sur le sol. C’est ainsi qu’au niveau de l’étanchéité à l’eau, Oppo teste ses appareils et les renforce sur plus de 20 ‘points d’infiltration’ potentiels. Et d’affirmer qu’il est le premier fabricant à offrir de tels classifications strictes d’étanchéité sur une gamme complète de smartphones.
Par ailleurs, Oppo effectue des ‘drop tests’ à une hauteur de 2,5 m, ce qui est plus strict que les tests de chute classiques. Autre exemple de ‘juste un peu plus’ : Oppo teste ses téléphones à des températures jusqu’à 75° C (et ce durant 168 h) alors que la norme est de 65° C. Parmi les autres mesures prises contre l’usure courante, Oppo recourt à des matériaux développés maison, comme de l’ultra-high-strength steel (pour renforcer la charnière des Oppo pliables) et à une couche d’aluminium AM04 spéciale dont la résistance serait proche de celle du titane.
Doigts de robot surentraînés
Dire qu’Oppo mène la vie dure à ses smartphones sur le campus Binhai Bay est clairement un euphémisme. Pour preuve, on nous présente durant plus d’une heure les tests les plus divers et variés qui s’apparentent davantage à de la torture : c’est ainsi qu’une balle en acier est projetée à haute vitesse contre un smartphone pour en tester la résistance, ou encore d’une aiguille sous forte pression tente de percer la coque d’un téléphone, des doigts de robot surentraînés simulent à longueur de journée des actions courantes, sans parler de ce robot qui déplace le smartphone d’un cabine de test à l’autre, notamment pour vérifier comment la batterie est impactée par le visionnement d’une vidéo 4K qui dure plusieurs heures.

Autre étape : le Material Aging Lab. D’imposantes machines procèdent au vieillissement accéléré de smartphones d’Oppo en les exposant à un rythme effréné à différentes fréquences lumineuses, aux rayons du soleil, à la pluie, aux rayons UV, à la rosée du matin et au brouillard du soir. Ce faisant, les chercheurs ne doivent plus attendre longtemps pour savoir comment réagissent des matériaux exposés à des utilisations durant 5 à 6 ans par exemple.
Dans l’une des plus grandes unités de test, nous faisons face à 200 cabines noires, chacune de la dimension d’un grand frigo américain. Chacune de ses armoires climatisées renferme une centaine de smartphones soumis à une impressionnante série de tests d’applis. Des milliers d’applis maison et tierces sont lancées en un temps record pour être contrôlées au niveau de leur compatibilité puis refermées. Sur quelque 20.000 téléphones simultanément, les tests vérifient si l’ensemble des composants Google fonctionne correctement, si la connexion internet est bonne et si la caméra est en ordre. Le volume de données générées par ces tests est impressionnant, au point que le centre de données situé à l’autre extrémité du campus ne doit guère avoir de répit.
La visite se termine par le Communication Lab, le porte-drapeau (et labo le plus coûteux) du campus Binhai Bay. Celui-ci est entièrement consacré aux tests du matériel OTA (over-the-air), comme les puces, les modems et antennes pour la 5G (Sub-6 GHz), le Wi-Fi et le Bluetooth. Oppo dispose pour ce faire de plusieurs installations RayZone 2800, des configurations de tests spécialisées dans les tests 4×4 MIMO OTA (Multiple-Input Multiple-Output). Avec une procédure de test de 40 minutes, la RayZone 2800 est en quelque sorte la Rolls-Royce des installations de test pour la R&D d’appareils 5G. Les ascenseurs apparaissent d’ailleurs comme l’un des endroits les plus délicats pour assurer une connexion réseau de qualité, nous confie un ingénieur d’Oppo. Reste que même pour de tels scénarios, le Communication Lab s’est évidemment doté d’une infrastructure de test.

‘Smoothness’
Enfin, l’Apex Guard comporte un volet logiciel, comme nous l’avons déjà souligné. Sachant que le matériel est testé intensivement, l’entreprise entend par ailleurs que la couche Android (puisqu’il s’agit du ColorOS d’Oppo) et les applis maison ne ralentissent pas l’ensemble. Le projet Breeze est conçu pour s’assurer que toutes les actions de l’interface soient fluides. Non seulement sur les modèles haut de gamme, mais aussi ceux d’entrée de gamme. Cette fluidité est garantie au niveau de la puce par un nouveau trinity engine. À titre d’exemple, Oppo évoque l’animation proposée au démarrage d’une appli : ColorOS sait à l’avance d’où provient cette animation et où elle va. Ce trajet ne doit dès lors pas être recalculé à chaque fois, ce qui offre des mouvements plus fluides et moins de retard.
Une autre innovation porte sur l’instant refresh dans ColorOS 16 grâce auquel les utilisateurs peuvent, d’une seule pression sur le bouton, limiter la fragmentation des données tout en optimisant les autorisations relatives aux applis. Par ailleurs, Oppo a mis au point des tests de vieillissement spécifiques qui simulent une utilisation à long terme du téléphone sur 48, 60 ou 72 moins et permettent de garantir que tout appareil reste responsif même après des années d’utilisation.
Quand bien même nous avons été impressionnés par les efforts d’Oppo pour améliorer la qualité de fabrication, la durée de vie et l’expérience utilisateur de ses smartphones, nous ne serons vraiment conquis qu’au terme d’un test personnel. Ce test du Find X9 Pro sera publié prochainement sur notre site web et nous permettra d’analyser pour la première fois en détail nombre des technologies de l’Apex Guard.