L’ex-directeur de Google, Eric Schmidt, aspire à une autorégulation pour les entreprises IA
Eric Schmidt, pendant longtemps CEO et président de Google, déclare dans une interview qu’il est favorable aux restrictions sur l’IA. Même s’il estime que seules les entreprises IA disposent d’une connaissance suffisante pour y parvenir correctement.
Schmidt a tenu ces propos dans l’émission américaine d’interviews Meet The Press. ‘Si cette technologie devient plus largement disponible, ce qui sera le cas, les problèmes ne feront que rapidement s’aggraver. Je préférerais que les entreprises actuelles fixent des limites raisonnables’, affirme-t-il.
L’intervieweur lui demande alors si un processus réglementaire ou démocratique ne devrait pas être prévu et si le secteur ne devrait pas s’autoréguler. ‘Le secteur le fera en premier. Une personne extérieure à l’industrie ne pourra en aucun cas y arriver. La technologie est trop nouvelle, trop complexe et il n’y a pas d’expertise au sein du gouvernement. Mais dans les grandes lignes, le secteur peut parfaitement s’en tirer, avant que les autorités n’y prévoient une structure’, répond Schmidt.
Schmidt fut actif depuis 2001 chez Google en tant que CEO. En 2011, il transmit le flambeau, tout en devenant président exécutif et conseiller de l’entreprise. Il n’est plus président depuis 2017 et n’est plus conseiller non plus depuis 2020 chez Alphabet, comme s’appelle aujourd’hui la holding autour de Google.
Pas inattendu, mais pas logique
Ces propos tenus par Schmidt ne sont pas complètement inattendus. Des entreprises comme Google préfèrent opérer sans trop de règles strictes, surtout pas si celles-ci représentent une menace pour le développement des produits ou le profit qui peut en résulter.
En même temps, ces déclarations ne veulent rien dire. Ce n’est pas parce qu’un gouvernement ne comprend pas tout à fait les détails techniques ou les possibilités d’un produit qu’il ne peut pas imposer des règles. Il y a par exemple peu de parlementaires ou de ministres qui savent comment fonctionne le moteur d’une voiture ou d’un avion, mais qui imposent néanmoins des règles en matière de vitesse et de port de la ceinture.
Parallèlement, il n’existe guère de bons exemples d’autorégulation chez les grandes firmes technologiques. Même s’il y avait des règles pour tout le secteur, il existerait toujours le risque qu’un nouvel acteur ne les respecte pas, et que le reste change ensuite de cap. Ou que ce soient des règles qui ne profitent qu’aux acteurs en vue, ce qui reviendrait à de l’abus de concurrence.
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