L’Europe demande aux firmes technologiques d’identifier ce qui est fait avec l’IA
La Commission européenne demande aux firmes internet de mentionner immédiatement si une photo, une vidéo ou un texte a été réalisé au moyen de l’intelligence artificielle (IA). Elle entend intégrer cet accord dans le code de conduite volontaire auquel adhèrent Google et Meta par exemple.
C’est ‘immédiatement’ possible, selon la commissaire européenne compétente, Vera Jourova, alors que les règles européennes officielles n’entreront en vigueur qu’après l’été.
Jourova fait pression depuis assez longtemps déjà pour que des règles européennes soient élaborées pour l’IA, car la technologie révolutionnaire progresse très vite. Cela engendre certes d’importantes opportunités, ‘mais nous ne devons pas omettre les aspects obscurs’, a déclaré la commissaire européenne, qui s’est concertée hier lundi avec les 44 entreprises qui ont signé le code de conduite européen sur la désinformation.
L’intelligence artificielle fait apparaître en quelques secondes une photo factice indiscernable de la réalité ou fait dire à un politicien des mots qu’il n’a jamais prononcés dans une vidéo vocalement truquée (‘deepfake’).
Si des photos, vidéos ou d’autres contenus encore sont l’œuvre de l’intelligence artificielle, il faut que cela soit clair pour tout le monde, selon Jourova. Les grandes firmes technologiques ont les ressources nécessaires pour labeliser tout matériau IA, lui aurait assuré le patron de Google, Sundar Pichai. Elles doivent également incorporer des garanties dans des services tels que Bard et Bingchat et ce, pour empêcher que des personnes malveillantes utilisent les chatbots pour diffuser de la désinformation. ‘Le code de conduite ne s’applique plus à Twitter, qui a récemment commis ‘l’erreur’ d’en retirer sa signature’, fait observer Jourova. Selon elle, l’entreprise américaine a ‘choisi la confrontation’ sous la direction du nouveau propriétaire, Elon Musk. ‘Twitter attire ainsi grandement l’attention des régulateurs européens’, prévient encore la commissaire européenne. Les régulateurs surveilleront donc de très près si l’entreprise respecte les règles.