GPT-4 permet d’accroître la productivité jusqu’à 40 pour cent, selon une étude académique
L’IA générative basée sur le modèle de langage GPT-4 d’OpenAI aide les employés des entreprises à accomplir leurs tâches plus souvent, plus rapidement et avec une meilleure qualité que ceux qui n’utilisent pas l’assistant IA, comme il ressort d’une étude réalisée par trois universités américaines.
Les choses s’emballent! En novembre 2022, l’IA générative a connu son ‘moment iPhone’ avec le lancement public du chatbot ChatGPT. Et en janvier de cette année, des chercheurs de l’Université américaine d’Harvard, en collaboration avec des collègues du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et du Wharton Business College de Philadelphie, ont commencé à étudier comment cette nouvelle avancée technologique pourrait améliorer la productivité. Ils ont travaillé en collaboration avec le Boston Consulting Group (BSG), un cabinet-conseil mondial comptant 21.000 employés répartis dans le monde entier.
Gain instantané
Parmi eux, 758 ont été suivis dans l’exécution de 18 tâches quotidiennes qu’ils devaient effectuer dans le cadre d’un travail de consultance pour un fabricant de chaussures fictif. Ces tâches ont été divisées en quatre catégories: créatives (‘Suggérer au moins 10 idées pour cibler une nouvelle chaussure pour un marché ou un sport mal desservi’), analytiques (‘Segmenter le marché de l’industrie de la chaussure en fonction des utilisateurs’), productives (‘Suggérer un communiqué de presse’), ou orientées vers la persuasion (‘Expliquer dans une note inspirante adressée aux employés pourquoi un produit déterminé prend le pas sur ceux de la concurrence’).
Une partie du groupe a dû continuer sans l’aide de l’IA, tandis qu’une autre a reçu l’aide de GPT-4. Avec ces derniers, les chercheurs ont découvert qu’ils pouvaient accomplir en moyenne 12,2 tâches de plus que les autres. Les consultants assistés par l’IA ont accompli leurs tâches 25 pour cent plus rapidement. Et la qualité avec laquelle ils ont accompli leurs travaux s’est améliorée de 40 pour cent.
‘Qu’on puisse améliorer les performances des consultants hautement rémunérés et hautement qualifiés, des tâches qui sont fortement liées au travail quotidien de ces personnes qui viennent d’établissements d’enseignement MBA d’élite, c’est vraiment impressionnant”, explique le professeur d’Harvard, Fabrizio Dell’Acqua, auteur principal de l’étude, au site d’informations technologiques VentureBeat.
Centaures et cyborgs
Un autre avantage est que les consultants qui ont généralement obtenu les moins bons résultats sans l’aide de l’IA (ce qui a été mesuré pour l’ensemble du groupe au début de l’étude) ont également reçu l’amélioration la plus forte après avoir commencé à utiliser l’IA générative. L’IA est donc un skill leveler (niveleur de compétences), selon l’étude. De plus, des choses étonnantes sont arrivées aux compétences des consultants du groupe qui étaient plus forts dans l’utilisation de la technologie. Les chercheurs y ont identifié deux groupes. Les ‘centaures’ sont passés de l’IA à leur propre compétence tâche après tâche, en fonction des capacités requises. Voilà qui contrastait avec les ‘cyborgs’ utilisant une approche plus mixte: ils divisaient leurs tâches entre ce qu’ils pouvaient faire eux-mêmes et ce qu’ils pouvaient laisser à l’IA.
Attention à la surestimation
L’étude met en garde contre une surestimation des capacités de l’IA. Une erreur courante commise par les consultants collaborant à tous les niveaux était d’utiliser l’intelligence artificielle pour des choses où la technologie ne convient en réalité pas.
‘Certaines tâches qui semblent logiquement tout aussi difficiles – par exemple rédiger un sonnet et un poème d’exactement 50 mots – se trouvent en réalité de différents côtés du mur’, affirme Ethan Mollick, professeur à Wharton, dans son rapport. ‘L’IA est excellente pour le sonnet, mais en raison de la façon dont elle conceptualise le monde en symboles plutôt qu’en mots, elle produit systématiquement des poèmes de plus ou moins que 50 mots.’
L’IA crée trois nouveaux types d’emplois, selon le WEF
Tout comme l’intelligence artificielle pourra rendre certains emplois complètement obsolètes, de nouveaux emplois seront également créés suite à l’avènement de l’IA, selon le Forum Economique Mondial dans sa nouvelle étude Jobs of Tomorrow: Large Language Models and Jobs. Trois types de nouvelles relations professionnelles y sont identifiés.
Trainers: essentiellement des personnes qui développent l’IA. Mais ce groupe ne se limite pas aux programmeurs: il comprend également les ingénieurs qui créent des puces électroniques personnalisées, selon le WEF. Ou des administrateurs système qui assurent le fonctionnement de l’infrastructure du serveur.
Explainers: ceux qui rendent l’IA accessible au public. Les designers de l’interface dans laquelle est commandée l’intelligence artificielle, par exemple. Ou des développeurs d’applications qui appliquent la puissance de l’IA sur des tâches très spécifiques.
Sustainers: un troisième groupe qui veille à ce que les systèmes d’IA soient utilisés de la meilleure façon possible. Des développeurs de contenu qui démontrent les meilleures pratiques, des data scientists qui veillent à ce que l’intelligence artificielle fonctionne avec les meilleurs ensembles de données, et des spécialistes de l’éthique et de la gouvernance qui veillent à ce que l’intelligence artificielle ne fonctionne pas aux dépens des humains.
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