Cloudflare veut permettre à ses clients de bloquer des AI-bots spécifiques
Le spécialiste du trafic web Cloudflare envisage de permettre à ses clients d’empêcher des AI-bots d’extraire du contenu. Une plate-forme en ligne devrait également offrir aux sites la possibilité de faire payer ce contenu aux créateurs d’IA.
Cloudflare souhaite lancer l’année prochaine une plate-forme, où les propriétaires de sites web pourront vendre l’accès à leur site à des AI-bots. Dans une première phase, les clients de Cloudflare recevront un bouton avec lequel ils pourront bloquer tous les robots d’IA.
Cela concerne spécifiquement les robots qui se livrent à du ‘scraping’ d’un site web, afin que les textes, images et vidéos qui s’y trouvent, puissent être utilisés pour former l’IA ou résumer le contenu d’un site. Les modèles d’IA coûtent ainsi des clics et donc des revenus aux sites, car les utilisateurs ne cliquent alors plus vers la source d’origine. ‘Si on ne rémunère pas les créateurs comme il se doit, ils cesseront de générer du nouveau contenu. Il convient de résoudre ce problème d’une manière ou d’une autre’, déclare Matthew Price, CEO de Cloudflare, au site technologique TechCrunch.
Protocole anti-robot
Le ‘web scraping’ est du point de vue technique l’indexation d’internet par des robots d’exploration (‘crawler bots’). Ce processus est par exemple utilisé par divers moteurs de recherche et, grâce à ce qu’on appelle le Robots Exclusion Protocol, un site web peut indiquer dans son code les pages que ces robots ne sont pas autorisés à visiter et à indexer. Ce protocole n’est toutefois pas obligatoire, et toutes les nouvelles start-ups n’y adhèrent pas. Cet été, par exemple, le magazine technologique Wired a accusé la start-up d’IA Perplexity de contourner le protocole et de continuer à plagier un texte qui était spécifiquement exclu.
Cloudflare, qui gère le trafic pour de nombreux sites web, dispose désormais d’une solution plus contraignante. Ces dernières semaines, l’entreprise a en effet offert à ses clients un bouton gratuit qui leur permet de bloquer tous les robots d’IA d’un seul clic. Price annonce également un nouvel outil gratuit appelé AI Audit, qui donnera aux propriétaires de sites web un aperçu des modèles d’IA qui sollicitent leur contenu, quand et comment.
Une fois que tout cela aura été déployé, il devrait être possible à l’avenir d’autoriser des AI-bots spécifiques, en échange d’une compensation. Les entreprises ayant signé un accord avec, par exemple, OpenAI (comme l’a fait le magazine Time, par exemple) ne pourraient alors autoriser que les robots de cette entreprise et pas les autres. Les détails de ce projet, et à quoi il ressemblera pour les petits éditeurs et sites web, ne sont pas encore disponibles. Le bouton de blocage semble cependant être une première étape.
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