Anthropic lance le chatbot Claude en Europe

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Pieterjan Van Leemputten

Anthropic, la firme d’IA qui a levé des milliards auprès d’Amazon et de Google, met à disposition son chatbot Claude en Europe. Elle veut concurrencer ainsi OpenAI, mais semble faire preuve de pas mal d’hallucinations.

Claude existe depuis quelque temps déjà, mais depuis cette semaine, il est également disponible pour les consommateurs de l’UE. L’API Claude a été récemment proposée dans nos régions.

Concrètement, il s’agit de la version web Claude.ai et d’une appli iOS. Les deux sont gratuites, mais vous devez fournir une adresse e-mail, un numéro de téléphone et une date de naissance. Il existe également Claude Pro, qui revient à 18 euros + TVA par mois et par utilisateur et offre plus de modèles avec lesquels travailler. Le Team Plan vous permet de saisir jusqu’à 200.000 caractères simultanément, ainsi que plusieurs modèles et outils supplémentaires pour la facturation et la gestion. Cela revient à 28 euros par mois et par utilisateur + TVA, mais avec un minimum de cinq utilisateurs.

Ce qui fait de Claude un redoutable concurrent, c’est que la firme sous-jacente, Anthropic, est fortement soutenue par Google et Amazon. Cette dernière y a investi 4 milliards de dollars fin 2023, alors que Google y a injecté 400 millions de dollars au début de l’année dernière, plus 2 milliards de dollars supplémentaires ultérieurement dans l’année.

Multilingue et imaginatif

Anthropic affirme que Claude comprend et parle, entre autres, le français, l’allemand, l’espagnol et l’italien. Un test rapide montre que le chatbot comprend et parle également le néerlandais. Mais nous avons des doutes quant à la possibilité d’obtenir des informations correctes et faciles à trouver.

Si nous interrogeons Claude à propos de Data News, le chatbot tombe du ciel, mais si nous lui demandons ‘le magazine ICT B2B Data News de Belgique’, Claude sait alors soudain que nous existons, mais avec une date de démarrage erronée (1987 au lieu de 1979).

Cela devient un peu plus malaisé, lorsque nous lui demandons qui travaille pour notre équipe éditoriale. On apprend alors que nous sommes dirigés par un entrepreneur décédé en 2020 et n’ayant jamais travaillé pour Data News. Et de citer un autre nom encore qui ne nous dit rien non plus.

Si on mâche quelque peu la besogne pour Claude et qu’on lui demande qui est Kristof Van der Stadt (le rédacteur en chef de Data News), il n’exclut pas que cette personne travaille pour le magazine, mais sans en être vraiment convaincu. Il s’agit pourtant là d’informations qu’on peut trouver par une simple recherche sur Google ou sur Wikipédia.

Mais le bouquet, c’est quand on demande à Claude qui est le rédacteur en chef depuis vingt ans. Il nous répond que votre serviteur (l’auteur de cet article) a été rédacteur en chef de 2004 à 2018, soit 9 ans… avant que je ne commence à travailler pour Data News en 2013. Selon Claude, en 2018 j’ai été remplacé par notre collègue Els Bellens. Or ni l’un ni l’autre n’a jamais dirigé Data News. Pour 2004, Claude cite deux noms qui n’ont même… jamais travaillé pour Data News.

Les versions payantes basées sur d’autres modèles offrent peut-être de meilleurs résultats, mais la version gratuite de Claude ne fait en tout cas pas forte impression en termes de précision.

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