Accord préliminaire à Hollywood pour mettre fin à 146 jours de grève des scénaristes

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Après une grève historique de 146 jours observée par les scénaristes américains, soutenus par les acteurs, un accord préliminaire a été dégagé entre la Writers Guild of America (WGA), et les studios et plateformes de streaming, rapportent dans la nuit de dimanche à lundi les médias américains.

Les membres du syndicat WGA, qui représente pas moins de 11.000 scénaristes, devront se prononcer dans la semaine sur cet accord de principe avec les studios. Celui-ci reprend la plupart des demandes portées par le secteur, comme une augmentation des royalties versées pour le contenu en streaming et des garanties quant à l’usage de l’intelligence artificielle.

Un tel mouvement de grève n’avait plus été observé à Hollywood depuis les années 60. Ce double mouvement social, les scénaristes ayant été rejoints en cours de route par les acteurs portant les mêmes revendications, a placé à l’arrêt les productions de films et séries américains pendant près de cinq mois.

“Nous sommes parvenus à un accord de principe sur un nouvel (accord de base minimum) 2023, c’est-à-dire un accord de principe sur tous les points de l’accord, sous réserve de la formulation finale du contrat”, indique la lettre que le syndicat des scénaristes d’Hollywood (WGA) a envoyé à ses membres.

“Nous pouvons dire, avec une grande fierté, que cet accord est exceptionnel – avec des gains significatifs et des protections pour les scénaristes dans tous les secteurs d’activité des membres”, s’est félicité la WGA. La lettre, que l’AFP a pu consulter, ne donne pas de précisions sur l’accord, mais indique que les détails sont en cours d’élaboration et que le dernier mot reviendra aux membres. “Pour être clair, personne ne doit reprendre le travail tant que la Guilde ne l’a pas expressément autorisé. Nous sommes toujours en grève jusqu’à ce moment-là. Mais à partir d’aujourd’hui, nous suspendons les piquets de grève de la WGA”, a ajouté le syndicat.

Des milliers de scénaristes de cinéma et de télévision ont déposé leur plume au début du mois de mai pour réclamer une meilleure rémunération, de meilleures récompenses pour la création d’émissions à succès et une protection face à l’intelligence artificielle. Depuis des mois, ils tiennent des piquets de grève devant des entreprises telles que Netflix et Disney et, rejoints par des acteurs en grève à la mi-juillet, ils ont paralysé l’industrie du divertissement.

Les négociations sont restées au point mort pendant des semaines jusqu’à récemment, avec les dirigeants de Netflix, Disney, Universal et Warner Bros Discovery ayant personnellement participé aux pourparlers ces derniers jours.

Parmi leurs revendications, les scénaristes affirment que leurs salaires n’ont pas suivi l’inflation. Ils veulent aussi pouvoir gagner beaucoup plus lorsqu’un de leurs films ou séries cartonne sur une plateforme de streaming, au lieu de recevoir un paiement forfaitaire, généralement assez faible, quelle que soit la popularité du programme.

Les deux corps de métier souhaitent également des garde-fous contre l’usage de l’intelligence artificielle: les acteurs craignent de voir leur image ou leur voix clonée, tandis que les scénaristes craignent que l’IA puisse être utilisée pour des scripts et qu’ils soient moins payés, ou que leurs scénarios servent à entraîner des robots.

La grève de la WGA est beaucoup plus longue que celle des scénaristes en 2007-2008, qui avait duré 100 jours et coûté 2,1 milliards de dollars à l’économie californienne. Début septembre, le Financial Times a fait état d’une étude du Milken Institute évaluant à 5 milliards de dollars le coût du blocage actuel d’Hollywood. Même si l’accord avec les scénaristes est finalisé, la grève des acteurs se poursuivra. Leur syndicat, le SAG-AFTRA, la guilde des acteurs, qui compte 160.000 membres, n’a pas reparlé au patronat depuis mi-juillet.

Mais les deux syndicats partagent de nombreuses revendications similaires, et la presse spécialisée estime qu’un accord avec la WGA pourrait contribuer à ouvrir la voie à une résolution de la grève des acteurs.

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