Sabca signe un contrat de 85 millions d’euros avec ArianeGroup lié aux fusées Ariane 6

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Sabca a signé lundi un contrat “majeur” de 85 millions d’euros avec ArianeGroup pour les systèmes d’orientation de poussée (TVAS) des fusées Ariane 6. Cela garantit à l’entreprise belge la production de ces pièces pour les modèles de vol 16 à 42 du lanceur et renforce son rôle stratégique dans l’industrie spatiale européenne, s’est-elle félicitée.

Le système TVAS est un composant essentiel des fusées car il en permet le pilotage précis en vol, via les tuyères des moteurs, et assure le succès des missions et la précision des charges utiles. Sabca Technologies n’est pas un novice en la matière, puisque l’entreprise belge dispose d’une expertise reconnue dans les systèmes aérospatiaux de haute précision et est partenaire d’ArianeGroup depuis 50 ans déjà. 

Ses systèmes d’orientation de poussée équipent les fusées depuis le programme Ariane 4. Elles sont donc déjà présentes sur les lanceurs Ariane 6 ayant pris le chemin de l’espace et sur les lancements à venir jusqu’au vol 15. Sabca avait initialement développé ces TVAS pour les F-16 belges, avant d’être transposés à l’aérospatial et à l’aviation civile.

Le contrat signé lundi vise à poursuivre cette collaboration fructueuse, alors qu’ArianeGroup souhaite augmenter la cadence de ses lancements. Un mouvement que devra suivre l’entreprise belge. La signature “confirme également notre position en tant que partenaire industriel clé pour l’accès souverain de l’Europe à l’espace”, a souligné Samuel Weynants, le directeur général de Sabca Technologies. Vu le contexte géopolitique, cet accès autonome est essentiel, a-t-il rappelé.

La production sera réalisée dans les installations bruxelloises de Sabca, à Haren, et soutiendra des emplois à forte valeur ajoutée. Entre 80 et 100 personnes y sont impliquées dans le programme Ariane 6. Cette production renforcera encore l’écosystème aérospatial belge, en collaboration avec des partenaires industriels majeurs tels que Thales Alenia Space Belgium, ASB (France) et d’autres entreprises belges. 

La cérémonie de signature s’est déroulée en présence de la ministre fédérale de la Politique scientifique, Vanessa Matz (Les Engagés). Elle a salué cet accord comme un signal fort du retour sur investissement public belge dans le secteur spatial européen. 

“Ce serait une hérésie de ne pas investir dans le spatial à un moment où il y a tout un écosystème qui en vit en Belgique, avec un savoir-faire et une expertise tout particuliers. Un euro investi dans l’Agence spatiale européenne (ESA) permet d’avoir 3 euros de retour pour notre économie”, a-t-elle martelé. 

Or la Belgique est le 5e contributeur le plus important au budget de l’ESA, et, à ce titre, le plus grand des “petits” pays. Pour elle, “il ne faut surtout pas baisser la contribution” alors que le gouvernement fédéral est actuellement en plein conclave budgétaire. “Je demande une exception, en lien avec les budgets de la Défense”, a-t-elle expliqué. 

“La signature d’un tel contrat m’aide dans mes négociations”, a-t-elle lancé en clin d’oeil, à quelques semaines de la prochaine réunion ministérielle de l’Agence européenne, en novembre, où seront fixés les budgets pour les trois prochaines années.

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