Lancement d’un nouvel outil spatial pour mesurer la pollution
Un satellite a décollé dans la nuit de jeudi à vendredi depuis la Floride, avec à son bord un nouvel instrument de la Nasa qui permettra de mesurer heure par heure, quartier par quartier, la pollution de l’air au-dessus de l’Amérique du Nord.
Cet outil scientifique, baptisé TEMPO, doit permettre de suivre la diffusion des polluants de façon bien plus précise que jusqu’ici, depuis leur source émettrice et tout au long de leur propagation par le vent.
Les applications sont multiples : améliorer les alertes aux habitants en cas de mauvaise qualité de l’air, mieux déterminer les endroits où de nouveaux détecteurs doivent être installés au sol, ou encore aider la recherche sur l’impact des polluants atmosphériques sur la santé. Mais aussi suivre la pollution provoquée par les incendies, de plus en plus fréquents à cause du réchauffement climatique.
Les satellites utilisés jusqu’ici pour faire ce type de relevés aux États-Unis sont situés à une altitude d’environ 700 km et font le tour de la Terre une quinzaine de fois par jour.
TEMPO, qui pèse un peu moins de 140 kg, sera lui attaché à un satellite en orbite géostationnaire, à une altitude de plus de 35.000 km. Il tournera donc autour de la Terre en même temps que celle-ci tourne sur elle-même, lui permettant de toujours se trouver au-dessus du continent nord-américain.
Le satellite a décollé vendredi à 00h30 (05h30 HB) à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX depuis le centre spatial Kennedy, en Floride. Il opérera lui-même des poussées supplémentaires pour se placer sur la bonne orbite, ce qui devrait prendre environ deux semaines, selon Jean-Luc Froeliger, vice-président d’Intelsat.
TEMPO, qui fonctionnera durant au moins deux ans mais très certainement bien plus longtemps, rejoint la flotte d’environ 25 missions de la Nasa destinées à l’observation de la Terre.