Enième report du premier vol spatial habité de la capsule de Boeing
Le premier vol habité de la capsule spatiale de Boeing, Starliner, qui devait enfin avoir lieu en juillet après de multiples reports, a de nouveau été repoussé à cause de deux problèmes techniques identifiés récemment, ont annoncé jeudi l’entreprise américaine et la Nasa.
Le premier problème concerne les parachutes utilisés pour freiner la capsule lors de son retour sur Terre. Une partie du lien entre la capsule et le parachute lui-même s’est révélée plus fragile que prévue. Le second problème concerne le ruban adhésif utilisé pour envelopper des câbles électriques à l’intérieur de la capsule. Celui-ci s’est révélé inflammable, et pourrait poser un risque en cas d’anomalie, dans des conditions spécifiques.
Ce vol test, appelé CFT (pour “Crew flight test”), doit transporter deux astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS). “Nous avons décidé d’arrêter les préparations pour la mission CFT afin de corriger ces problèmes”, a déclaré lors d’une conférence de presse Mark Nappi, responsable du programme chez Boeing.
Selon lui, le ruban adhésif en question est utilisé sur au moins des dizaines de mètres. L’enlever pourrait causer des dommages, et une solution pourrait consister à le recouvrir d’un autre matériau dans les zones les plus à risque. Un vol cette année est toujours “faisable”, a-t-il estimé, sans vouloir s’engager sur une nouvelle date. La Nasa a passé contrat avec Boeing et SpaceX pour que ces entreprises développent chacune une capsule permettant de transporter ses astronautes jusqu’à l’ISS, et les ramener.
Ceux-ci voyagent depuis 2020 déjà à bord des vaisseaux de SpaceX, mais le programme de Boeing a lui pris énormément de retard en raison d’une série de déboires. Après un vol raté en 2019, l’entreprise a finalement réussi il y a un an à atteindre l’ISS pour la première fois, sans équipage à bord. Elle doit maintenant réaliser cet ultime test habité de Starliner pour être certifiée, et commencer ses vols opérationnels.
Boeing avait espéré pouvoir réaliser ce vol habité en 2022, avant qu’il ne soit repoussé à février 2023, puis avril, puis juillet. Face à ces problèmes à répétition, des journalistes ont interrogé la Nasa sur sa volonté de poursuivre sa collaboration avec Boeing.
“La Nasa a désespérément besoin d’un deuxième prestataire pour le transport d’équipage”, a répondu jeudi Steve Stich, en charge du programme commercial de la Nasa. “Notre but ultime est d’avoir un vol de SpaceX et un de Boeing par an pour faire tourner nos équipages dans la station.”