Impossible d’oublier le passé
De nombreux visiteurs du Brussels Media Center, le bâtiment de Roularta qui abrite notamment Data News et est situé face au quartier-général de l’Otan à Evere, ne peut trahir son passé.
De nombreux visiteurs du Brussels Media Center, le bâtiment de Roularta qui abrite notamment Data News et est situé face au quartier-général de l’Otan à Evere, ne peut trahir son passé.
En son temps en effet, il accueillait NCR, à l’époque l’une des plus grosses sociétés ICT américaines. D’aucuns prétendent d’ailleurs qu’il existe toujours un tunnel entre nos bureaux et ceux des forces alliées. Il faudra bien un jour se lancer dans le journalisme d’investigation…
Voici exactement 18 ans, en mai ’91, NCR était reprise dans l’euphorie générale par le géant américain des télécoms AT&T. Pour un montant à l’époque astronomique de 7,4 milliards $. Il était question alors d’un mariage parfait entre IT et télécoms. Et de convergence entre les deux monde, s’enthousiasmaient les analystes.
Qui parlaient de vision stratégique. Cinq ans plus tard, le mariage était consommé. Pratiquement pas de synergies, tandis que les différences des cultures étaient insurmontables. Plus question alors de convergence.
Depuis le début de ce siècle, les opérateurs télécoms tentent à nouveau de s’imposer dans le monde magique de l’IT, un mouvement qui, à la surprise générale, ne semble pas davantage réussir.
Durant de longues années, Deutsche Telekom a éprouvé des difficultés avec T-Systems, au point d’essayer de s’en séparer. KPN a racheté Getronics, mais en a cédé depuis des pans entiers. Bref, pas vraiment question de synergies poussées. Quant à Telindus, reprise par Belgacom, elle tente de s’imposer dans le monde des services IT, mais sans véritable succès à ce jour.
Et récemment, BT Global Services a dû amortir pour plus de 1,4 milliard EUR de contrats d’externalisation IT. En Grande-Bretagne, l’activité de services IT sera maintenue, mais ailleurs, la connectivité (re)deviendra le coeur de métier. Et une société IT récemment rachetée se plaint haut et fort de “devoir vendre subitement de la bande passante.”
Autant d’éléments qui indiquent que le grand mariage entre télécoms et services IT n’est encore pour demain et que les divorces ou les refus de convoler seront encore nombreux. Pas question de passer l’histoire au bleu, donc. Tiens, bleu, la couleur de NCR précisément.
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