Icann pas prêt pour les nouvelles extensions internet
Icann n’est pas prêt à lancer des centaines de nouvelles extensions internet. Son CEO, Fadi Chehade, a admis la semaine dernière qu’il préférerait postposer le déploiement d’un an au moins.
Le gestionnaire international des noms de domaine Icann n’est pas prêt à lancer des centaines de nouvelles extensions internet. Son CEO, Fadi Chehade, a admis la semaine dernière qu’il préférerait postposer le déploiement d’un an au moins. “Honestly, if it was up to me, I would delay the whole release of the new gTLD’s by at least a year”, voilà comment est cité Chehade par le site spécialisé DomainIncite. “A lot of the foundations that I would be comfortable with, as someone who had built businesses before, are just not there yet.”
Et lorsque le CEO de l’Icann a été appelé par un topmanager d’IBM, Erick Clementi, au sujet de la trademark clearinghouse créée par IBM, Deloitte Belgique et IPClearinghouse pour le gestionnaire mondial des noms de domaine, on lui a littéralement demandé s’il était devenu fou. “Vous savez quand même qu’en général, il faut trois fois plus de temps pour mettre en oeuvre un système fiable, non?”
Après les fuites dans l’implémentation Citrix du système d’enregistrement des nouvelles extensions internet (pour permettre aux candidats de découvrir les noms des autres), l’échec du concours de tir à l’arc pour déterminer les nouvelles extensions internet qui seraient lancées en premier lieu, et les récents retards dans l’annonce de la sélection de candidats TLD à trop forte ressemblance (ce qu’on appelle les ‘string contentions’), cet aveu de Chehade est le énième signal indiquant que l’Icann est tout sauf prêt pour déployer les nouvelles extensions internet et que l’organisme – aux lèvres desquels le monde est suspendu – craque sous les dates-butoirs qu’il s’est imposé lui-même.
Il semble pourtant que l’Icann n’ajustera plus sa chronologie. Lors d’un ‘webinar‘ organisé mardi passé, il est apparu que l’organisme poursuivra comme prévu. Ce qui signifie que les premiers nouveaux domaines de haut niveau devraient dans le meilleur des cas sortir sur le web à partir de juin.
Aveu L”aveu’ public de Fadi Chehade est du reste considéré positivement par de nombreux acteurs du secteur. Ici et là, l’homme est même loué pour son ouverture et sa sincérité. Mais en même temps, il apparaît que Chehade entend dès présent se couvrir lui-même au cas où il y aurait bientôt de nouveau des problèmes. Le CEO de l’Icann admet ainsi aussi plus ou moins que son organisme ne pourra pas tenir ses promesses, ce qui ne profitera pas à la confiance qu’on lui accorde.
“Chehade n’a assurément pas pris conscience du nid de guêpes dans lequel il a abouti lors de sa nomination ni du méli-mélo qu’il y trouverait”, explique le spécialiste gTLD Jean Guillon. “L’homme est aussi entouré de lobbyistes et de fournisseurs de services internet qui ont tous leur propre agenda et qui veulent se positionner, quitte à retarder tout le processus.”
“Et comme si cela ne suffisait pas, le grand public peut encore et toujours faire des commentaires sur certains points du processus de lancement. Ces choses auraient dû être terminées longtemps avant la publication finale de l”applicant guidebook’ (le document stipulant les règles du processus de demande, ndlr).”
“Aujourd’hui, de nombreux propriétaires de marque qui ont introduit une demande pour un suffixe internet, n’ont pas la moindre idée de ce qui se passe”, poursuit Guillon. “De nombreuses questions restent sans réponse. Quand allons-nous voir apparaître les premières extensions? En juin? Fin 2013? A partir de quelle date sera-t-on enregistré dans la trademark clearinghouse? Et qu’en est-il des ‘strings’ en plusieurs langues?”
“Le nouveau CEO doit ramener le calme et déclare dès à présent que d’autres retards sont possibles”, conclut Guillon. “Mais cela n’enlève rien au fait que le programme pour les nouvelles extensions internet sied tout simplement à merveille aux vendeurs de noms de domaine.”
“Les utilisateurs finaux et les consommateurs devraient pouvoir enregistrer un même domaine d’une seule traite en .vin et .wine. Ce genre de chose serait fondé pour un magasin en ligne spécialisé dans le vin. Mais l’on n’a même pas encore pensé à des choses aussi simples.”
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