IBM dévoile une super puce de 7 nanomètres
IBM a mis au point une puce informatique avec des portes de transistor d’une largeur d’à peine 7 nanomètres. La capacité de cette super puce pourrait être jusqu’à quatre fois supérieure à celle des semi-conducteurs actuels. Intel va-t-il se laisser marcher sur les pieds ?
En d’autres termes, IBM est désormais capable de disposer davantage de transistors sur une même surface minuscule, permettant ainsi un transfert de données (encore) plus rapide d’un transistor à l’autre.
L’annonce faite fin de la semaine dernière a été unanimement accueillie comme une avancée majeure, comme la preuve que la Loi de Moore est encore d’actualité et que les semi-conducteurs que nous connaissons aujourd’hui sont encore perfectibles.
Cependant, l’analyste américain et expert en puces électroniques Patrick Moorhead (what’s in a name) tient à nuancer : “Selon moi, Intel a déjà développé des puces de 7 nanomètres”, a-t-il déclaré au célèbre magazine technologique Wired. “Seulement, il ne fait pas encore de publicité autour de cet accomplissement.”
Moorhead pourrait bien avoir raison, car toute personne s’intéressant un tant soit peu au calendrier d’Intel sait que le plus grand producteur de puces au monde planche également sur de super puces de 7 nanomètres et dispose pour ce faire d’effectifs bien plus importants qu’IBM.
“Voilà déjà 20 ans qu’Intel domine le secteur des transistors”, ajoute-t-il. Mais étant donné les retards répétés auxquels nous a habitués l’entreprise lors de la sortie d’une nouvelle génération, elle se doit d’être plus prudente que jamais dans sa communication autour de ces avancées technologiques.
Le communiqué de la semaine dernière est surtout révélateur du fait qu’Intel a plus de concurrence qu’on ne le pensait. Et selon les rédacteurs du Wired, cela pourrait s’avérer beaucoup plus important que la “santé” de la Loi de Moore en tant que telle (selon laquelle le nombre de transistors sur une puce double tous les 18 mois).
“Nous constatons désormais que d’autres entreprises développent des technologies soutenant la Loi de Moore”, explique Moorhead. Et celui-ci d’ajouter : “Intel n’est plus la seule. Et c’est une bonne chose. Cela va avoir un impact positif sur les prix et garantir un niveau d’investissement satisfaisant.”
Mais IBM n’avait-il pas cédé son département des puces électroniques il y a quelques mois d’ici ? GlobalFoundries n’avait-il pas payé 1,5 milliard pour racheter le département déficitaire de Big Blue ? C’est le cas. Mais comme on peut le constater, IBM ne semble pas pour autant renoncer à la recherche fondamentale en matière de puces électroniques.
L’entreprise a notamment déclaré qu’elle vendrait la technologie de 7 nanomètres sous licence à des sociétés comme GlobalFoundries et Samsung. Ce qui, en effet, met encore davantage de pression sur les épaules d’Intel.
Quand pourrons-nous voir ces super puces ? Au plus tôt dans quelques années. Le marché doit d’abord digérer les puces de 14 et 10 nanomètres. Un sujet que nous ne manquerons pas de suivre.
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