Huawei prête à dépenser encore plus pour dissiper toute trace d’inquiétude
Lors du MWC, Huawei a répété faire de la cyber-sécurité sa top-priorité. Le directeur Vincent Pang affirme que les investissements pourraient “dépasser et de loin les 2 milliards de dollars” que l’entreprise avait préalablement déjà promis.
Dans un entretien accordé à des journalistes au Mobile World Congress de Barcelone, auquel Data News assistait, Vincent Pang, président de la zone ouest-européenne chez Huawei, a répété clairement que l’entreprise est fermement décidée à mettre fin à l’inquiétude à propos de la sécurité dans les produits Huawei. Précédemment déjà, l’entreprise télécom avait annoncé vouloir investir plus de 2 milliards de dollars dans un projet de transformation de cinq ans accordant la priorité à la sécurité. “Si c’est nécessaire, nous libérerons à coup sûr des montants supplémentaires. L’investissement total pourrait devenir nettement supérieur aux 2 milliards de dollars que nous avons déjà annoncés”, a affirmé Pang. Cette déclaration ne vient du reste pas par hasard: la semaine dernière encore, le National Cyber Security Centre britannique prévenait n’avoir encore et toujours pas vu de plan pour ce projet de transformation. Et quelques heures avant l’entretien avec Pang, il y eut encore cet avertissement lancé par le directeur du service de renseignements britannique GCHQ, Jeremy Fleming, à propos des dangers potentiels si des pays recouraient à des entreprises technologiques chinoises pour leur réseau télécom.
“Des liens étroits avec des opérateurs depuis 15 ans déjà”
“Nous ne devrions pas aborder la politique dans le domaine de la 5G ici au MWC, mais bien la technologie en tant que telle”, a précisé Pang. “Mais je ne peux que répondre que nous entretenons des liens étroits avec des opérateurs depuis 15 ans déjà. Que nous avons pendant tout ce temps respecté les législations locales. Et que durant ces 15 années, il n’y a jamais eu le moindre problème de sécurité avec nos produits.”
En même temps, Pang reconnaît les préoccupations sécuritaires des autorités, “mais il s’agit là d’un défi pour toute l’industrie, pour l’ensemble de la chaîne des valeurs et pas seulement pour Huawei.” Le thème devient aussitôt une tâche importante pour le nouveau ‘security center’ qu’Huawei ouvrira la semaine prochaine à Bruxelles. “L’objectif est d’offrir une réponse paneuropéenne aux défis de la sécurité”, apprend-on encore.
“Huawei n’installera jamais de portes dérobées à la demande des autorités chinoises”
Vincent Pang est aussi brièvement revenu sur l’interview du fondateur et CEO d’Huawei, Ren Zhengfei, le 15 janvier: “J’y ai assisté de bout en bout et je peux vous assurer que le discours de Zhengfei ne pouvait être plus clair. Il a dit sans ambages qu’Huawei n’avait jamais reçu du gouvernement chinois une requête d’installer des portes dérobées dans son équipement réseautique. Lorsqu’un journaliste lui demanda ensuite encore si Huawei avait un jour installé une telle porte à la demande des autorités chinoises, sa réponse fut: non. Qui plus est, Zhengfei a ajouté directement que si c’était le cas, il stopperait ou vendrait son entreprise. On ne peut pas être plus clair, non?”, selon Pang.
Devenir plus transparent
A la question de savoir si Huawei a commis des erreurs, Pang a répondu après une brève hésitation que “l’entreprise a sous-estimé l’importance du défi” à relever suite à l’attaque du président américain Donald Trump contre l’équipement (réseautique) chinois. “Nous devons devenir encore plus transparents à propos de notre façon de travailler, de notre technologie, mais aussi dans le manière de communiquer. Là, nous devons encore nous améliorer”, a poursuivi Pang. Le fait qu’il soit lui-même aussi ‘director global media’ de l’entreprise et organise en tant que tel les contacts avec les médias, il considère cela comme une étape logique.
“Soyons clairs. Nous sommes pour longtemps en Europe. Cela fait déjà 15 à 20 ans que nous faisons de bonnes affaires avec l’Europe, et nous voulons continuer d’y prester et d’y croître durant 30 à 40 années minimum. Je suis persuadé que l’on va arriver à une issue positive”, a conclu le directeur pour l’Europe d’Huawei. A l’entendre, Huawei enregistre quelque 10 à 15 pour cent de l’ensemble de son chiffre d’affaires sur notre continent. Pang n’a cependant pas donné de chiffres concrets à propos de l’ambition de croissance envisagée par Huawei.
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