Huawei entend déplacer partiellement sa production 5G de Chine en Europe
Huawei veut faire construire en Europe une partie de son équipement pour réseaux 5G. Ce déménagement hors de Chine devrait générer davantage de confiance, selon le fondateur et directeur de l’entreprise, Ren Zhengfei, qui s’est confié au journal canadien The Globe and Mail. Certains pays membres de l’UE regardent avec méfiance la firme chinoise, mais sans (provisoirement) la bannir.
Huawei veut également déplacer un centre de recherche des Etats-Unis vers le Canada. Huawei a cette année déjà engagé 300 personnes au Canada pour y porter son personnel à 1.200. Aux Etats-Unis, son personnel suit la courbe inverse, puisqu’il passe de 850 à 250 employés. Ce mouvement est dû à la position toujours plus malaisée occupée par Huawei aux Etats-Unis. L’entreprise a été placée sur une liste noire par la Maison Blanche et peut encore à peine faire des affaires avec des firmes américaines.
Mardi, une rencontre des ministres télécoms européens a eu lieu à Bruxelles. En préliminaire, le ministre américain des affaires étrangères, Mike Pompeo, a mis en garde les pays de l’UE contre des pratiques d’espionnage de la part d’Huawei. Il les a exhortés à faire appel à des fournisseurs européens d’équipement 5G, tels Nokia ou Ericsson.
Les pays membres de l’UE inquiets des risques
Les ministres européens n’ont pas évoqué un bannissement des fournisseurs chinois, mais l’aspect sécuritaire ne les laisse pas non plus indifférents. Sans nommément citer Huawei, les ministres de l’UE ont déclaré que lors de l’attribution de contrats pour le déploiement de la 5G, les états membres doivent aussi tenir compte des conditions politiques dans les pays d’origine des fournisseurs. Les ministres européens ont insisté sur le fait que l’introduction des changements technologiques de la 5G “exige d’accorder une attention toute particulière aux profils de risque des fournisseurs individuels”.
Des experts en cyber-sécurité préparent un ensemble de critères et de mesures destinés à aider à déterminer les risques. “Il y a des risques pour la société. Nous devons les aborder sans faire preuve de naïveté”, a ainsi déclaré l’euro-commissaire en charge du marché interne, Thierry Breton. Le Français a également évoqué l’importance d’un champ d’action similaire pour les entreprises, comme par exemple en matière de subsides.
Huawei même dément entretenir des liens étroits avec le régime communiste de Pékin. En déplaçant une partie de la production de l’équipement 5G en Europe, l’entreprise espère regagner la confiance sur notre continent. C’est pour la même raison qu’Huawei avait précédemment déjà créé un site web destiné à infirmer les fausses rumeurs, et qu’elle avait aussi ouvert un Cyber Security Transparency Center à Bruxelles.
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