Google a déjà reçu 2,4 millions de demandes d’oubli
Les Européens ont déjà utilisé à quelque 2,4 millions de reprises leur droit à l’oubli, dont 65.865 requêtes belges. Voilà ce qui ressort d’un rapport, dans lequel Google donne plus de détails sur les demandes de suppression transmises.
En mai 2014, la Cour européenne de Justice décidait que les citoyens avaient le droit de demander aux moteurs de recherche, tels Google, de supprimer certaines informations les concernant. Le moteur de recherche doit répondre à cette requête, si le contenu vers lequel les liens renvoient, “est incorrect, non-pertinent et désuet”. Chez Google, on affirme évaluer individuellement chaque demande et effectuer une pondération entre d’une part le droit au respect de la vie privée de la personne et d’autre part l’importance publique de connaître les informations en question. Les pages ne sont supprimées des résultats qu’en réaction à des instructions de recherche portant sur le nom d’une personne et ce, dans les pays de l’Union européenne.
Il y a deux ans, Google a commencé à tenir à jour les personnes d’où proviennent ces demandes. L’entreprise conserve aussi les sites web vers lesquels renvoient les URL, ainsi que leur contenu. A présent, elle a publié ces informations dans des rapports de recherche et de transparence.
43 pour cent des requêtes sont acceptées
Il en ressort que le géant technologique a reçu entre 2014 et 2017 quelque 2,4 millions de requêtes de la part de personnes désireuses de supprimer certains liens du moteur de recherche. Dans 43,3 pour cent des cas, ces requêtes ont aussi été acceptées par Google.
Le fait qu’il y ait eu 2,4 millions de demandes, ne signifie cependant pas que 2,4 millions de personnes ont transmis ce genre de requête. Il apparaît en effet que mille demandeurs ont été responsables de quinze pour cent de l’ensemble des URL supprimées. Il s’agissait ici surtout de cabinets d’avocats et de services s’occupant de ‘rétablissement de réputation’.
La requête de faire supprimer des données professionnelles est la plus fréquente, puisqu’elle représente 24 pour cent de toutes les demandes reçues depuis janvier 2016. On trouve ensuite le contenu auto-écrit avec dix pour cent.
Dans 19 pour cent de toutes les requêtes, le contenu que le demandeur souhaite voir supprimer, se trouve sur un site web qui collecte des informations personnelles, alors que 18 pour cent de demandes portent sur un article publié sur un site d’infos, et que dans 12 autres pour cent des cas, il s’agit de messages postés sur un réseau social. 3 pour cent des requêtes concernent des sites de pouvoirs publics.
65.856 demandes émanant de la Belgique
Google utilise la géo-localisation pour limiter l’accès à l’URL au pays dans lequel habite le demandeur. La plupart des requêtes proviennent de France, suivie par l’Allemagne et par le Grande-Bretagne. Conjointement, ces pays représentent plus de la moitié (51,6 pour cent) de l’ensemble des requêtes. Dans notre pays, 65.856 demandes de suppression d’URL ont été transmises à Google. Cela représente 2,8 pour cent, ce qui place la Belgique en neuvième position.
“Quelqu’un qui, au cours des cinq années écoulées, a été condamné pour un grave délit, mais dont la condamnation a été levée en appel, nous a demandé de supprimer un article relatant ce qui s’était passé. Nous avons supprimé la page des résultats de recherche où le nom de la personne apparaissait”, déclare-t-on chez Google en guise d’exemple. Un autre exemple d’une demande belge portait sur un lien renvoyant à un article consacré à un concours auquel un mineur d’âge avait participé. Google a également supprimé ce lien.
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