Fujitsu se restructure en Europe
Face à des résultats financiers décevants, le groupe Fujitsu prend des mesures drastiques en Europe, avec un impact sur la Belgique. C’est ainsi que l’usine d’Augsbourg fermera ses portes d’ici 2020, entraînant la suppression de 2.100 emplois.
Lors de sa conférence internationale des partenaires et clients Fujitsu Forum à Munich, le groupe technologique japonais n’y a pas été par quatre chemins : le retour à la rentabilité passera par une cure d’amaigrissement sévère. Son grand patron, Tatsuya Tanaka, a fait ses comptes : le groupe doit passer d’une marge de profitabilité de 4% en 2018 à 5% en 2019 et à 10% en 2022. De même, le chiffre d’affaires du groupe, stable entre 2018 et 2019 à 2.050 milliards de yens, devrait grimper à 2.150 milliards de yens en 2022. Pour atteindre ces objectifs, Fujitsu a décidé à la fois de réduire ces coûts et d’optimiser son organisation, tant au Japon que dans le reste du monde.
En termes de stratégie, le groupe veut abandonner son image de fournisseur de solutions technologiques, de solutions ‘ubiquitous’ et de ‘devices’ commercialisés par des entités distinctes pour devenir un fournisseur de solutions connectées associant des services, des logiciels et des technologies.
Par ailleurs, Fujitsu reconnaît que son ambition de générer plus de 50% de son chiffre d’affaires hors du Japon a été un échec. Du coup, la société renforce ses structures au Japon, mais réduit la voilure en Europe. C’est ainsi que la décision a été officiellement prise de fermer l’usine d’Augsbourg, laquelle était au départ une usine de Siemens, puis de Siemens-Fujitsu, avant que le groupe japonais n’annonce récemment un partenariat avec Lenovo. L’usine fabriquait des ordinateurs de bureau, des notebooks et des systèmes de stockage. En pratique, quelque 1.800 emplois directs et 300 emplois indirects devraient disparaître, après concertation avec les syndicats. La fermeture devrait intervenir en septembre 2022. Au niveau européen, de nombreuses fonctions dirigeantes passeront à la trappe dans différents pays (ces pays où la base de clientèle n’est pas suffisamment large), tandis que Duncan Tait, head of EMEIA region, ne siègera plus au comité de direction du groupe, ce qui sonne comme un désaveu. Même si celui-ci s’en défend : “L’activité en Europe en bonne, mais il faut accélérer la croissance, ce qui exige des décisions importantes.”
Au niveau du Benelux, la restructuration laisse aussi des traces. Ainsi, Yves de Beauregard, jusqu’ici directeur général, ne sera désormais plus responsable que de la Belgique et du Luxembourg, même s’il occupe aussi les fonctions de ‘head of digital solutions’ de Fujitsu EMEIA. Précisons que Bas de Reus reste directeur général des Pays-Bas.
L’on remarquera par ailleurs que Fujitsu continue néanmoins à investir sur le Vieux Continent, avec notamment un centre spécialisé en ‘blockchain’ à Bruxelles, en IoT industrielle à Munich, en IA à Paris, en analytique à Madrid et en distribution à Dublin. De même, des centres de transformation numérique viennent de voir le jour à Munich et à Londres.
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