Les autorités allemandes ont annoncé mercredi la suspension d’un projet d’implantation dans le pays d’une grande usine de semi-conducteurs, pour environ 2,7 milliards d’euros, nouvelle illustration de la crise des secteurs des puces et de l’automobile.
Ce projet porté par le fabricant américain de semi-conducteurs Wolfspeed et le sous-traitant automobile allemand ZF depuis 2023, devait voir le jour dans la région de Sarre, frontalière de la France. Le lancement du chantier était prévu en 2025 sur le site d’une centrale à charbon désaffectée à Ensdorf. “Le projet n’est pas abandonné, mais Wolfspeed reporte l’investissement à une date indéterminée, en fonction de l’évolution de la situation du marché”, a déclaré la cheffe du gouvernement régional de Sarre, Anke Rehlinger lors d’une conférence de presse, confirmant ainsi des informations de plusieurs médias.
Le maintien de ZF dans le projet, s’il venait à voir le jour, n’est désormais pas certain, a-t-elle ajouté. “Wolfspeed est responsable du projet que ZF a toujours soutenu de manière intensive et active”, a déclaré mardi ZF à l’AFP. De son côté, Wolfspeed n’a pas réagi aux sollicitations. En septembre, l’américain Intel, invoquant là aussi la faible demande, avait annoncé reporter la construction d’une autre usine de puces en Allemagne, alors que le gouvernement avait promis près de dix milliards d’euros de subventions pour attirer le géant des microprocesseurs à Magdebourg (centre-est). Ce revers plombe aussi les ambitions de l’UE qui cherche à conquérir 20% du marché mondial des semi-conducteurs en 2030 dans un secteur dominé par les producteurs asiatiques.
