Le Danemark milite pour une loi européenne visant à briser le cryptage afin de lutter contre la pédopornographie en ligne. Ce projet suscite cependant de vives critiques de la part d’experts et de militants de la protection de la vie privée.
Le Conseil européen se réunira à nouveau en octobre. Les différents états membres se prononceront alors sur la proposition controversée visant à analyser les messages de chat et autres communications en ligne à la recherche de contenus pédopornographiques. Défendue par le Danemark, qui assure actuellement la présidence du Conseil européen, une telle loi obligerait les entreprises technologiques à briser le cryptage. L’objectif: détecter plus rapidement la pédopornographie. Mais des entreprises technologiques et des experts en confidentialité soulignent que cela compromettrait la sécurité de toutes les communications numériques.
La proposition de loi divise l’Europe. Si des pays comme l’Autriche et la France la soutiennent, les Pays-Bas et la Pologne y restent fermement opposés, parce que, selon beaucoup, elle constituerait une atteinte majeure à la vie privée des citoyens ordinaires.
Par ailleurs, le nombre de pays soutenant la proposition croît. Quinze états membres de l’UE se sont désormais ralliés au Chat Control, allant ainsi à l’encontre de leur opposition antérieure. La France par exemple, initialement opposée, a à présent changé de position. L’Allemagne est encore indécise, mais sa position sera pourtant cruciale lors du vote d’octobre.
Fight Chat Control
Fight Chat Control, une initiative citoyenne qui s’oppose à ce genre de loi , a comme but de sensibiliser les citoyens européens aux risques liés à la réglementation Chat Control. La campagne met en garde contre les dangers liés à la suppression du cryptage qui, selon les initiateurs, menace non seulement la vie privée des utilisateurs, mais modifierait en outre les fondements mêmes d’internet. Ils prônent donc des solutions alternatives pour lutter contre l’abus d’enfants en ligne sans pour autant compromettre la vie privée de millions d’Européens. Fight Chat Control exhorte les citoyens à agir contre cette proposition en prenant contact avec leurs représentants au Parlement européen et dans les gouvernements nationaux.
La question suivante reste ouverte cependant: la sécurité peut-elle justifier le droit à la confidentialité en ligne? Le vote, attendu le 15 octobre, sera crucial pour l’avenir de la protection numérique en Europe.