
L’UE veut toucher les géants technologiques américains avec des taxes douanières de rétorsion

L’UE préparerait un plan visant à inclure également des services dans les taxes de rétorsion imposées aux Etats-Unis. Une proposition précédente émanant de la présidente de l’UE, Ursula von der Leyen, en vue de réduire les droits d’importation annoncés par Trump à un tarif zéro réciproque a en effet été rejetée par la Maison Blanche.
Dans la guerre commerciale qui s’intensifie rapidement entre les Etats-Unis et le reste du monde, l’UE semble cibler les géants technologiques américains, entre autres. Vendredi, le président Trump annonçait des droits d’importations pour 180 pays. Pour l’Europe, ces taxes seront augmentées de 20 pour cent à partir de ce mercredi. Cette mesure vient s’ajouter à un précédent tarif douanier de 25 pour cent sur les voitures et pièces détachées automobiles européennes, en vigueur depuis le 3 avril.
La Commission européenne a ensuite proposé aux Etats-Unis un tarif nul réciproque sur les importations de produits industriels. C’est ce qu’avait déclaré lundi la présidente Ursula von der Leyen. Dans une première réaction, Trump a cependant jugé cette proposition ‘insuffisante’.
Les taxes américaines frappent désormais les exportations européennes d’une valeur ahurissante de 380 milliards d’euros. La Commission souhaite toujours trouver une solution négociée avec Washington, mais il faudra du temps et des efforts pour amener les Américains à la table des négociations, selon le commissaire européen au commerce, Maros Sefcovic: ‘Les Etats-Unis ne considèrent pas les tarifs douaniers comme une décision tactique, mais comme une mesure corrective. Mais nous n’allons pas attendre indéfiniment.’
Services et ‘bazooka’
La Commission et les ministres envisagent donc d’éventuelles mesures de rétorsion. Selon le secrétaire d’Etat français Laurent Saint-Martin, ces mesures pourraient être ‘très agressives’. Lors d’une conférence de presse sur la crise, il n’a pas exclu de cibler les services numériques américains. Une taxe sur ces services pourrait toucher les géants technologiques américains, notamment Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft.
A cela s’ajoute l’instrument anti-coercitif. Ce ‘bazooka’ fournirait un cadre non seulement pour riposter avec des tarifs douaniers, mais aussi, par exemple, pour bloquer les investissements ou restreindre l’accès aux adjudications publiques.
Pendant ce temps en Chine
L’UE n’est pas la seule à menacer de prendre des mesures de rétorsion. Le ministère chinois du commerce s’est ainsi engagé hier mardi à lutter ‘jusqu’au bout’ contre les tarifs douaniers américains. Le président américain avait menacé lundi d’imposer des droits d’importation supplémentaires de 50 pour cent, si la Chine maintenait ses tarifs de représailles de 34 pour cent.
‘La Chine ne l’acceptera jamais’, a déclaré un porte-parole du ministère du commerce. ‘Si les Etats-Unis insistent sur ce point, la Chine les combattra jusqu’au bout.’ Toutefois, le ministère chinois préfère ‘dialoguer’ avec les Américains, selon lui: ‘Il n’y a pas de gagnant dans une guerre commerciale.’ La Chine est un important exportateur de biens vers les Etats-Unis, notamment de matières premières et de composants utilisés, par exemple, dans les smartphones et autres appareils. Si les taxes actuelles restent en place ou sont encore augmentées, cela pourrait conduire à une augmentation des prix des iPhones et des ordinateurs portables aux Etats-Unis et en dehors de ceux-ci.
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