Si cela n’en tenait qu’à la Commission européenne, l’accent serait davantage mis sur la production et la conception de puces d’IA au sein de l’UE.
Depuis 2023, l’Europe applique l’EU Chips Act pour stimuler la production de semi-conducteurs dans nos régions. A l’avenir, il est au moins aussi important que les puces d’IA soient aussi spécifiquement prises en compte.
‘C’est un élément extrêmement important de notre souveraineté technologique que nous puissions à l’avenir concevoir et produire des puces d’IA chez nous’, a déclaré à Politico la vice-présidente européenne Henna Virkkunen, responsable entre autres de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie.
Virkkunen a tenu ces propos en marge d’ITF World, la conférence technologique de l’imec qui se déroule cette semaine à Anvers. La commissaire fut davantage sur la retenue dans son discours lors de l’événement, mais il était clair que l’Europe devrait se concentrer sur les puces.
Production locale, collaboration internationale
‘Le paysage mondial évolue, et des défis géopolitiques mettent à rude épreuve les chaînes d’approvisionnement. Dans ce contexte, l’Europe doit maintenir son attitude d’ouverture, mais aussi veiller à ce que nous continuions à avoir accès aux puces qui pilotent notre société’, selon Virkkunen. Et d’évoquer entre autres aussi la coopération avec des pays comme le Japon, le Canada, l’Inde et la Corée du Sud. Cette liste n’est pas exhaustive, mais il est à noter que les Etats-Unis n’ont pas été explicitement cités.
Dans le cadre de la loi européenne sur les puces électroniques (EU Chips Act), plusieurs initiatives ont été mises en place pour aider les principaux fondeurs de puces à construire des usines de fabrication (FAB) sur le sol européen. Il s’agit d’investissements de plusieurs milliards de dollars caractérisés par une période de retour sur investissement relativement courte. Mais certains projets connaissent entre-temps du retard. C’est ainsi qu’Intel a déjà reporté la construction de son usine de puces à Magdebourg, en Allemagne.
Mais les investissements n’ont pas uniquement pris la direction de firmes de puces étrangères. Dans le cadre de la même loi européenne sur les puces électroniques, l’imec a développé, entre autres, sa ligne NanoIC Pilot, une ligne de production que les startups, les PME et d’autres acteurs peuvent utiliser pour tester leurs concepts de puces et fabriquer des prototypes.
D’ici septembre 2026, la loi sur les puces sera révisée. ‘Nous en comblerons les lacunes et nous nous concentrerons sur de nouvelles opportunités dans la conception de puces d’IA, la photonique et les semi-conducteurs quantiques. L’Europe est bien placée pour jouer un rôle de premier plan dans le domaine de l’IA’, selon la commissaire européenne.
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