Le cadre européen présenté, censé promouvoir la souveraineté numérique, est vivement critiqué. Selon l’association professionnelle CISPE, ce plan risque cependant de renforcer la position des hyperscalers américains du cloud comme AWS, Microsoft Azure et Google Cloud.
Les critiques portent principalement sur l’introduction d’un ‘score de souveraineté’ peu clair dans l’EU Cloud Sovereignity Framework mis en place par la Commission européenne. Ce cadre, utilisé pour les marchés publics, est également accusé d’affaiblir des normes pourtant essentielles. La CISPE, une association professionnelle représentant 38 fournisseurs de services cloud locaux, estime que ce cadre est trop vague.
Elle craint que les fournisseurs européens obtiennent généralement des scores inférieurs à ceux de leurs concurrents étrangers, une situation qui, selon elle, aidera les autorités à conserver les contrats avec les hyperscalers américains comme AWS, Microsoft Azure et Google Cloud. ‘Notre inquiétude réside dans le fait que les critères du cadre sont si larges qu’ils permettent à un fournisseur de cocher suffisamment de cases pour obtenir un score élevé, sans pour autant respecter véritablement l’esprit de la souveraineté européenne’, déclare la CISPE au site technologique The Register.
Le problème est aigu: le CLOUD Act américain autorise les autorités US à exiger le droit à l’accès aux données des entreprises américaines, quel que soit leur lieu de stockage. De ce fait, la souveraineté ne peut être garantie par les fournisseurs américains. La Commission défend le projet, affirmant qu’il s’agit d’un outil d’évaluation structuré qui apporte clarté et transparence. Avec ce nouvel appel d’offres, l’UE ambitionne de se doter de services cloud souverains d’ici six ans. Entre-temps, la CISPE prépare l’élaboration de ses propres labels, plus explicites, afin de distinguer les services véritablement souverains.
En collaboration avec Dutch IT Channel.